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Allergologie

Publié le 30 sep 2024Lecture 3 min

Le point sur l’hydroa vacciniforme et les réactions associées aux piqûres de moustiques

Catherine FABER, d’après la communication « Dermatoses estivales pédiatriques »

Focus sur l’une des dermatoses observées chez l’enfant après une exposition au soleil et sur des données justifiant l’intérêt de la prévention des piqûres de moustiques.

L'hydroa vacciniforme (HV) est une photodermatose rare apparaissant dans les heures suivant une exposition solaire(1). Il débute avant l’âge de 10 ans et régresse spontanément à l’adolescence. Son évolution se caractérise par des récidives estivales et la formation de cicatrices varioliformes qui peuvent entraîner un préjudice esthétique. Ses principaux diagnostics différentiels sont la porphyrie cutanée tardive et les connectivites. L’HV est fréquemment associé à une infection par le virus EpsteinBarr (EBV)(1) et peut être sévère, avec des signes systémiques et une évolution possible vers un lymphome T/NK de mauvais pronostic. Ce risque évolutif difficilement prévisible concerne davantage les patients issus d’Asie ou d’Amérique latine (80 %) que les patients caucasiens (10 %). D’autres facteurs de risque ont été identifiés comme un âge plus avancé, une zone atteinte étendue et la présence de signes généraux. L’HV fait partie d’un spectre de réactions qui doivent conduire à rechercher des critères d’activation macrophagique. Une imagerie comportant une radiographie thoracique et une échographie abdominale ou un scanner thoraco-abdominal complète le bilan complémentaire (pas encore codifié). Le pronostic est favorable chez les patients atteints d’HV classique et d’HV systémique à dominante de cellules T gd dans l’enfance, mais sombre chez ceux présentant d’autres sous-types tels que I’HV systémique à dominante de cellules T ab(2). Une stabilité ou une rémission spontanée peut être observée dans certains cas. Il a par ailleurs été signalé que l’HV et l’allergie sévère aux piqûres de moustiques sont deux formes cutanées de lymphoproliférations de cellules T/NK associées à l’EBV(2). Les manifestations décrites dans ce cadre sont des lésions cutanées locales bulleuses ou nécrotiques accompagnés de signes généraux de type fièvre, polyadénopathies avec ou sans cytolyse(3). Près d’un tiers (30 %) des hypersensibilités aux piqûres d’insectes sont des manifestations cliniques de l’infection à EBV(2). L’ensemble de ces données souligne l’importance du suivi des patients.   ALLERGIE ET PRURIGO   Les réactions locales aux piqûres d’insectes, dont les moustiques, sont liées à la composition de leur salive. Celle-ci contient en effet des substances irritantes et des composants antigéniques qui, lorsqu’elles sont injectées lors de leur repas sanguin, entraînent une réaction urticarienne immédiate et une réaction d’hypersensibilité retardée de type prurigo. Le prurigo strophulus apparaît avec prédilection chez les enfants de 2 à 7 ans et chez les enfants ayant un terrain atopique ou d’immunodépression(4). L’éruption peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois et évolue par poussées, à distance de la poussée initiale déclenchante. Le pityriasis lichénoïde est l’un des diagnostics différentiels à éliminer. On trouve également dans la salive de certains moustiques et mouches hématophages des substances anticoagulantes qui préviennent l’obstruction de leur tube digestif. Elles sont impliquées dans la survenue d’un prurigo aigu avec des lésions bulleuses hémorragiques(5). Par ailleurs, les nourrissons et les jeunes enfants sont les plus à risque de réactions allergiques aux piqûres de moustiques, lesquelles sont rarement graves(6). Chez l’enfant, une désensibilisation naturelle après des piqûres répétées survient au bout de quelques années. Enfin, la propagation du moustique-tigre asiatique (Aedes albopictus) dans le monde, y compris en Europe, est devenu un problème de santé publique(7). Il pique le jour et se nourrit tant sur les humains que sur les animaux. Cette espèce de moustique envahissante est un vecteur connu de divers arbovirus émergents comme ceux de la dengue, du chikungunya et le virus Zika. Des cas autochtones de ces arboviroses sont déjà apparus en France métropolitaine. D’après la communication « Dermatoses estivales pédiatriques » de L. Bekel (hôpital Necker-Enfants malades, Paris). Séminaire de dermatologie pédiatrique de l’hôpital Necker, 28 juin 2024.

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