Dermatite atopique, Eczéma
Publié le 27 sep 2024Lecture 2 min
Nouveautés thérapeutiques dans la dermatite atopique
Catherine OLIVERES-GHOUTI, d'après les communications d’Émilie Brenaut (Brest)
En mars dernier se sont tenues les 15es Journées nationales de dermatologie (JNDP) réunissant la Société française de dermatologie (SFD), le Syndicat national des dermatologues et vénéréologues français, (SNDV), la Fédération française de formation continue et d’évaluation en dermatologievénéréologie (FFFCEDV) et le Collège des enseignants. Dans le numéro de juin de Dermatologie Pratique, nous vous avions proposé deux premiers comptes rendus traitant d’angio-dermatologie et de prurigo. Voici ici un résumé des nouveautés thérapeutiques dans la dermatite atopique.
NOUVEAUX TOPIQUES EN DÉVELOPPEMENT
• Le ruxolitinib a été évalué dans deux études de phase III incluant 1 200 patients adultes. À la semaine 8 (avec deux dosages différents), 50 % des patients sont blanchis à la suite d’une application biquotidienne ; cette efficacité est observée sur le long terme. Ce topique a aussi été évalué chez les enfants de 2 à 12 ans, au même dosage. Des résultats similaires à ceux des adultes ont été retrouvés.
• Le tapinarof, agoniste des récepteurs d’aryl hydrocarbone a été évalué dans deux études de phase III chez plus de 800 patients (adultes et enfants de plus de 2 ans), avec des résultats similaires au ruxolitinib (une seule application par jour pour le tapinarof).
Aux États-Unis, les recommandations placent les biothérapies en 1re ligne (dupilumab et tralokinumab), avant les anti-JAK mais aussi avant la ciclosporine. En France, la ciclosporine reste la 1re ligne pour la dermatite atopique (DA) modérée à sévère.
Le critère essentiel est l’efficacité, en particulier sur le prurit et le sommeil. Si l’effet sur le prurit est très important et rapide avec les anti-JAK, ces derniers ont quelques rares effets secondaires à surveiller (herpès, acné).
Parmi les biothérapies disponibles ou en cours d’AMM pour la DA, la tolérance est bonne pour toutes les molécules. En termes d’efficacité, il semble que le dupilumab soit comparable aux autres biothérapies, voire un peu plus efficace que le lébrikizumab et que le tralokinumab dans certaines études américaines.
TOLÉRANCE DES BIOTHÉRAPIES
La conjonctivite est l’effet secondaire le plus fréquent – environ 10 % des cas sous biothérapies –, mais il y a beaucoup plus de conjonctivites chez les patients atopiques par rapport à la population générale.
Les céphalées et les réactions aux points d’injection font également partie des effets secondaires les plus rapportés.
TOLÉRANCE DES ANTI-JAK
Concernant la tolérance aux anti-JAK, il a été rapporté différents effets secondaires chez les patients traités :
– des infections respiratoires hautes ;
– des rhinopharyngites ;
– des nausées ;
– de l’acné ;
– des zonas.
La FDA a lancé une alerte pour les JAKi et le surrisque de cancer, d’infarctus, de thrombose. Il faut donc être très vigilant avec les patients de plus de 65 ans.
Devant un traitement efficace se pose la question de l’espacement des doses des biothérapies (à 3 ou 4 semaines). La réussite de cet espacement est attestée chez 83 % des patients pour le dupilumab avec un espacement des doses toutes les 4 semaines (étude sur 600 patients espacement essayé chez 2/3 des patients)(1).
EN CONCLUSION
Il existe actuellement de nombreux traitements disponibles et il faudra toujours peser la balance efficacité/tolérance.
D’après les communications d’Émilie Brenaut (Brest), 15es Journées nationales provinciales de dermatologie (JNDP), Brest, mars 2024.
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