Publié le 30 oct 2024Lecture 3 min
Allergie de contact au gant - Confirmation de l’intérêt diagnostique du GRAT
Catherine FABER, d’après la communication orale de L. Bertolotti Potachin, Lyon
Le test d’application répétée au gant (GRAT : Glove Repeated Application Test) a fait l’objet de deux études qui ont démontré son intérêt dans la stratégie diagnostique de l’allergie de contact aux gants. Elles s’inscrivent dans le cadre du projet GRAT piloté par une équipe lyonnaise.
Le GRAT est un test réalisé par le patient à qui une fiche explicative est remise. Ce test consiste à appliquer un morceau de la face interne du gant d’au moins 3 × 3 cm sur la même zone de l’avant-bras, au moment du coucher jusqu’au matin, durant 10 nuits consécutives (6 à 8 heures de pose), avec un maintien de l’échantillon à l’aide d’une bande non adhésive. Le patient est informé que, en cas d’apparition d’une lésion, il doit prendre une photo et contacter le service d’allergologie. L’objectif de la première étude, GRAT 1, était de confirmer la valeur des GRAT pour le diagnostic de l’allergie de contact aux gants. Après la publication de résultats initiaux prometteurs sur 58 patients(1), l’inclusion s’est poursuivie. Les données actuelles concernent 124 patients avec eczéma des mains et porteurs de gants. Un diagnostic d’eczéma de contact allergique (ECA) a été posé chez 51 patients dont 24 avaient une allergie au gant. Pour cette allergie, le GRAT (91 %) a montré une sensibilité plus élevée que celles du patch-test de la batterie des allergènes des gants (71 %), du test semi-ouvert (48 %) et du patchtest avec les gants (33 %). Il a été le seul test à permettre le diagnostic d’ECA chez cinq patients (diagnostic confirmé au niveau moléculaire). Dans deux cas sur 24, il était positif, mais le diagnostic moléculaire était en faveur d’un eczéma de contact irritatif. Ces nouvelles données confirment la pertinence du GRAT dans la démarche diagnostique de l’allergie de contact au gant.
TESTS EN MÉDECINE DU TRAVAIL
Dans la seconde étude, GRAT 2, le test a été présenté dans les services de médecine du travail du personnel hospitalier et la majorité des services de prévention et santé au travail (SPST) interentreprises de la région. Elle a inclus 12 patients adressés en service d’allergologie de la région pour suspicion d’allergie de contact par des professionnels de santé au travail ayant initié un GRAT. Ce test est revenu positif chez cinq patients pour lesquels le diagnostic d’aller gie de contact aux gants a été posé avec une déclaration en maladie professionnelle. Deux d’entre eux avaient un patch-test et un test semi-ouvert au gant positif, et pour un patient le patch-test était le seul test positif. Le GRAT a été l’unique test au gant positif pour les deux derniers. Quatre médecins du travail et une infirmière en santé du travail ont répondu à un questionnaire de retour d’expérience. D’après l’analyse de leurs réponses, le GRAT semble avoir un intérêt important en médecine du travail. Il peut être réalisé par les professionnels de santé travail pour le diagnostic précoce de l’allergie de contact aux gants. Ce constat est d’autant plus intéressant que, à l’heure actuelle, les délais pour obtenir une consultation spécialisée pour la réalisation d’un bilan allergologique peuvent être longs.
D’après la communication orale de L. Bertolotti Potachin, Lyon (étude GRAT 1) et le poster 79 (J.-F. Nicolas et al., étude GRAT 2).
GERDA 2024.
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