Congrès
Publié le 22 fév 2018Lecture 6 min
Le prurit dans tous ses états
Difficile à définir, le prurit est souvent assimilé à la douleur. Il s’en distingue néanmoins tant par ses stimuli et ses voies neurales que par la réponse aux traitements. Il est source de souffrance et d’altération de la qualité de vie. L’histamine n’est qu’un des médiateurs impliqués dans le prurit et probablement pas le plus important ; en témoigne le fait que les antihistaminiques ne sont efficaces que dans un nombre limité de cas. Un spray anti-démangeaisons a été développé par le Laboratoire BIODERMA, basé sur l’identification de médiateurs du prurit.
De nouvelles données sur le prurit
Il existe des récepteurs spécifiques du prurit, dénommés pruricepteurs, dans l’épiderme ou à la jonction dermo-épidermique. Leurs médiateurs sont très nombreux. Deux types de pruricepteurs sont définis : certains sont histaminergiques et d’autres sont stimulés grâce à l’activation des récepteurs PAR-2. Si le grattage améliore le prurit dans l’immédiat, il aggrave à long terme la situation. Les patients souffrant de prurit vont percevoir comme pruritogènes des sensations qui ne le seraient pas normalement, ce qui définit le concept d’allokinésie. De même, ces patients vont percevoir comme encore plus prurigineux un phénomène qui serait simplement prurigineux pour d’autres personnes (hyperknésie).
La dermatite atopique offre l’exemple le plus clair de ce que peut être le prurit et la sensibilisation au prurit. En effet, les patients continuent de ressentir le prurit même en l’absence de lésions. Le prurit sénile est moins bien compris car nettement plus multifactoriel, pouvant être lié à une dermatose non encore exprimée, ou d’origine systémique, ou iatrogène. Le prurit spécifiquement sénile s’explique par la sécheresse cutanée où le rôle de l’histamine a été évoqué et surtout par une désafférentation, le toucher comme les autres sens perdant de sa pertinence avec l’âge.
Trois dermatoses prurigineuses
Dans le psoriasis, le prurit a longtemps été ignoré. En réalité, il est retrouvé chez 60 à 90 % des patients, avec une intensité cotée de 4 à 6/10 et d’intensité augmentée lors de l’apparition ou de l’extension des plaques. Le prurit est localisé au niveau des plaques, mais aussi sur la peau saine ou parfois sur toute la surface cutanée. Sa corrélation avec l’intensité du psoriasis est douteuse. Ses facteurs aggravants sont identiques à ceux des autres dermatoses prurigineuses (chaleur, sécheresse cutanée, eau chaude, transpiration, stress). Les lésions de grattage sont cependant rares. Le prurit fait partie des critères majeurs de diagnostic de la dermatite atopique. Il est très fréquent (98 % diurne ; 94 % nocturne), pluriquotidien, intense (souvent coté 7-8/10 en moyenne), localisé sur tout le corps mais principalement aux membres inférieurs, aux plis de flexion, occasionnant des lésions de grattage parfois profondes . Ce prurit est souvent associé à d’autres sensations de type chatouillements, picotements, brûlures suggérant une participation neuropathique, mais aussi douleur, chaleur, sueur.
Il fait aussi partie de la définition de l’urticaire et du score d’activité de l’urticaire. Il est souvent aigu mais n’occasionne pas de lésions de grattage.
Ne pas négliger le prurit chez l'enfant atopique
Le prurit est un facteur de chronicité des lésions dans la dermatite atopique, qui entretient le phénomène inflammatoire. Inversement, son traitement contribue à limiter les poussées inflammatoires. Chez l’enfant, le prurit est source d’insomnie, de troubles relationnels avec la mère et peut devenir un mode d’expression des difficultés de l’enfant en cas de stress. Certaines études montrent une association entre l’atopie et les troubles de l’attention, l’anxiété, voire les troubles du spectre autistique, en particulier si la dermatite atopique a débuté précocement et sur un mode sévère. Chez les enfants présentant des traits autistiques, a été mise en évidence une « inflammation cérébrale » impliquant une sécrétion accrue de cytokines impliquées dans l’atopie, telle IL-17, ce qui pose la question de l’implication cérébrale dans la marche atopique.
Le prurit est aussi un facteur d’isolement chez l’enfant, soulevant des suspicions de manque de soins, de comédie de la part de l’enfant, qui ne se sent pas reconnu dans sa souffrance.
La réponse biologique BIODERMA
Plusieurs cibles ont été visées pour l’élaboration d’Atoderm SOS Spray : la xérose, des médiateurs comme l’histamine, les cytokines pro-inflammatoires, ainsi que deux médiateurs du prurit, le TSLP (thymic stromal lymphopoietin) qui joue un rôle important dans la dermatite atopique, et le NGF (nerve growth factor) impliqué dans le psoriasis. Le TSLP est fortement exprimé dans les kératinocytes chez le sujet atopique et possède la capacité d’activer les récepteurs sensoriels des fibres nerveuses. Le NGF est particulièrement exprimé dans les lésions de psoriasis.
Atoderm SOS Spray est le premier spray qui agit sur les démangeaisons en les soulageant de manière immédiate (en 60 s) et durable (≥ 6 h). Il comprend une combinaison d’une technologie innovante appelée Skin Relief associée à de l’Enoxolone, bien connu pour ses propriétés anti-inflammatoires et apaisantes, et des agents hydratants et protecteurs. La technologie Skin Relief est une association d’Ambora, une plante malgache traditionnelle, et d’EGCG (thé vert) ; ces deux actifs ont la capacité de diminuer la libération de TSLP et NGF, ce qui diminue l’activation des fibres nerveuses. L’Enoxolone agit aussi sur la libération de ces médiateurs. La vitamine PP et le squalane sont des agents hydratants qui augmentent les lipides de la barrière cutanée.
In vitro, l’Ambora et l’Enoxolone diminuent de 83 % l’expression de TSLP par les kératinocytes en culture dans un environnement atopique. Le mélange Ambora et EGCG (thé vert) inhibe la production de NGF (-99%) par les kératinocytes en culture dans un environnement psoriasique.
Une étude clinique a été réalisée pour évaluer l’efficacité et la tolérance d’Atoderm SOS Spay sur quatre pathologies prurigineuses, le psoriasis, la dermatite atopique, le prurit sénile et l’urticaire chronique. Cent-vingt patients ont été inclus, pour une durée de 21 jours. Les résultats d’efficacité portent sur 118 sujets (90 adultes et 28 enfants avec une dermatite atopique). Le produit était appliqué en moyenne 2,5 fois/jour. On constate un apaisement immédiat (60 secondes) qui se prolonge pendant au moins 6 heures. Sur l’échelle 5-D Pruritus Scale, qui cote le prurit en 5 dimensions de 1 à 5 (score final de 5 à 25), le score est diminué de 40 % avec une réduction de la durée des démangeaisons, de leur intensité, de l’ampleur des zones atteintes, avec une évolution plus favorable et un impact positif sur la qualité de vie. Une évaluation subjective du prurit sur une échelle de 0 à 9 montre une réduction de 63 % des sensations de démangeaisons. Dans la population adulte, une évaluation de la qualité de vie par le Skindek montre une amélioration dans toutes les dimensions.
Par ailleurs, la tolérance est bonne, associée à de très bonnes propriétés cosmétiques. Atoderm SOS Spray est en outre sans parfum, ni colorant, ni alcool.
Grâce à son efficacité rapide et durable, Atoderm SOS Spray, premier spray antidémangeaisons, offre une solution adaptée à tous les âges. Sa présentation permet une application tête en bas, qui permet d’aborder des zones éloignées. Deux versions sont disponibles, un format nomade de 50 ml et un plus grand format de 200 ml.
D’après un symposium du Laboratoire BIODERMA
avec la participation de F. Cambazard, L. Misery, E. Brenaut, C. Bodemer et M. Sayag
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