Publié le 17 mar 2021Lecture 2 min
Pas d’augmentation des risques d’hospitalisation ou de décès chez les sujets sous biothérapie
Michèle DEKER, Paris
Dès avril 2020, les dermatologues italiens avaient publié des données sur le risque d’infection à SARS-CoV-2 chez les patients recevant un traitement systémique et biologique pour un psoriasis. Une étude nationale multicentrique rapportée par A.-C. Fougerousse a complété ces premières données, en particulier concernant la fréquence des formes graves durant les 4 mois.
L’étude française a inclus les patients adultes souffrant de psoriasis recevant un traitement systémique ou biologique, vus en consultation ou en téléconsultation entre le 27 avril et le 7 mai 2020. Outre les données démographiques (sexe, âge), les éléments collectés comprenaient : les modalités du traitement (type, initiation pendant les 4 premiers mois, ou maintien du traitement au-delà du 5e mois, poursuite ou non pendant la 1re vague épidémique) ; présence de comorbidités exposant à une forme grave de Covid (hypertension, obésité, diabète) ; diagnostic de Covid-19, sur les critères définis par la HAS, et éventuellement confirmé par PCR ; existence d’une forme sévère définie comme nécessitant une hospitalisation ou ayant entraîné le décès.
Dans cette étude ont été inclus 1 418 patients (hommes 56 %) ; 330 recevaient un traitement systémique, 1 005 une biothérapie (principalement des anti-interleukines), 48 de l’aprémilast et 35 une association méthotrexate + biothérapie. Des facteurs de risque de forme grave étaient présents chez 35 % des sujets inclus.
Parmi les patients de l’étude, 22,4 % ont arrêté leur traitement systémique et 13,8 % leur biothérapie pendant la première vague de l’épidémie.
Cinq des patients de l’étude étaient hospitalisés : une femme de 27 ans, obèse et souffrant d’une maladie de Cohn, traitée par adalimumab ; un homme de 36 ans traité par guselkumab ; un homme de 53 ans traité par méthotrexate ; deux patients étaient hospitalisés en réanimation, une femme de 71 ans obèse traitée par méthotrexate et étanercept et un homme de 34 ans obèse traité par ustékinumab. Aucun décès n’a été rapporté.
Un total de 54 cas probables de Covid-19 a été rapporté, dont 12 confirmés par PCR. Aucune différence n’a été notée en termes de sévérité des cas, selon que le traitement était en phase d’initiation ou de maintenance.
Au total, 0,35 % des patients inclus dans cette étude ont eu une forme grave de Covid-19 justifiant une hospitalisation. Deux patients sans autre facteur de risque ont été hospitalisés sur le seul motif de leur traitement.
La majorité des patients hospitalisés (60 %) avaient d’autres facteurs de risque de forme grave. Il n’a pas été observé de différence dans le nombre de formes graves selon la période de traitement (initiation ou entretien).
Ces données françaises sont cohérentes avec les données italiennes, qui rapportent un faible nombre de cas d’hospitalisation et de décès pour Covid-19 chez leurs patients traités par biothérapie. Comparativement à la population générale, les patients traités par biothérapie n’ont pas d’augmentation des risques d’hospitalisation ou de décès dû à la Covid-19. Ces données permettent d’envisager la reprise au cas par cas des initiations de traitement en contexte épidémique.
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