Publié le 10 juil 2023Lecture 3 min
Photoprotection estivale : les messages sur le photovieillissement sont efficaces
Vincent BARGOIN, Paris
L’étude PRISME montre que les messages portant sur le photovieillissement sont reçus par un public plus large que les messages portant sur le risque sanitaire de l’exposition au soleil.
L’étude PRISME (Prévention et Impact de l’Exposition Solaire en Méditerranée)* apporte d’utiles enseignements sur la prévention de la surexposition au soleil, l’été, sur la plage. Menée par Cécile Durand (Santé publique France Occitanie) dans le cadre d’une thèse, l’étude montre que les actions de prévention sont plus efficaces quand les messages portent sur le photo vieillissement, et non simplement sur le risque sanitaire.
L’étude a été menée durant l’été 2019, dans 8 campings de la région Occitanie, tirés au hasard. Elle s’adressait aux touristes français âgés de 12 à 55 ans. L’objectif était d’étudier les déterminants des comportements à risque, et de tester l’efficacité de deux messages de prévention.
Le premier visait le risque purement sanitaire, cancer, risque oculaire, etc. Et parce qu’un message est mieux fixé quand il est doublé d’une intervention personnalisée, l’information sanitaire était complétée par une mesure du phototype.
Le second message, lui, était centré sur le photovieillissement. L’information portait donc sur les rides et les autres taches que favorise l’exposition au soleil, complétée d’une photo en UV des participants qui ont ainsi pu voir des lésions photo-induites encore imperceptibles à l’oeil nu. Cécile Durand souligne l’importance de cet aspect dans des populations recherchant l’esthétique à travers le bronzage.
Des questionnaires ont été remplis par 1 355 participants, répartis en 3 groupes : contrôle, intervention sanitaire et intervention photovieillissement. Quatre jours plus tard, 95 % des participants ont pu être réinterrogés. Un second questionnaire a été adressé en ligne à l’automne 2020. 44 % des participants y ont répondu.
Deux critères d’évaluation ont été retenus. D’une part, un composite associant six comportements essentiels : rester à l’ombre, éviter l’exposition entre 12 et 16 heures, porter un teeshirt, un chapeau, des lunettes, et utiliser un produit de protection solaire. D’autre part, le nombre d’heures passées au soleil, assis ou allongé, dans le but de bronzer.
PEAUX MATES ET 15-24 ANS LES PLUS CONCERNÉS
Qu’il s’agisse de la non-protection ou de la surexposition, les comportements à risque concernent majoritairement les 15-24 ans. Les femmes évitent le tee-shirt et le chapeau ; les hommes, la crème solaire et les lunettes. Les peaux mates se protègent peu et se surexposent. Par ailleurs, le défaut de protection – mais non le temps de bronzage – est associé négativement au niveau d’instruction (diplôme). Enfin, les résidents du Nord s’exposent plus volontiers aux heures à risque(1).
En ce qui concerne les deux interventions, l’intervention sanitaire augmente le port de lunettes et de tee-shirt à court terme, en particulier chez les femmes, chez les sujets à peau très sensible, et dans les catégories bac +3 ou +4. « Mais les résultats ne sont pas globalement significatifs », indique Cécile Durand. L’exposition intentionnelle, par ailleurs, ne varie pas.
L’intervention sur le photovieillissement, quant à elle, est significativement favorable sur tous les items de la photoprotection, et le message reste ancré à 14 mois. En outre, ses effets sont retrouvés dans les catégories de niveau bac. « L’intervention se montre efficace dans les populations sous-protégées », souligne Cécile Durand. Elle conclut que la prévention des expositions intensives et intentionnelles doit cibler prioritairement les 15-24 ans, s’adresser plutôt aux femmes, et intégrer une dimension esthétique qui est effectivement centrale dans la motivation. Avec des messages simples, on s’adressera ainsi au public qui en a le plus besoin.
*Le projet PRISME est financé par Santé publique France et l’ARS Occitanie.
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