Dermatologie pédiatrique
Publié le 10 oct 2024Lecture 2 min
La télé-expertise en dermatologie pédiatrique
Yasmine ZERDANI¹ et coll*, dermatologie, Centre hospitalier d'Argenteuil
La télé-expertise (TE) en dermatologie a été développée dans notre service depuis 10 ans en prestations interhospitalières (hôpitaux, centres pénitentiaires pour mineurs) en s’appuyant sur la plateforme institutionnelle d’Ile-de-France Ortif (https://www.sesan.fr/services/ortif). Depuis début 2023 cette TE s’est ouverte aux médecins de ville. Elle utilise la plateforme OmniDoc (https://omnidoc.fr/) et propose 3 modules avec interlocuteurs experts dédiés : dermatologie générale, pédiatrique, et plaies (figure). L’objectif de ce travail était d’évaluer l’efficience de la solution, le profil des requêtes et le type de réponses du module pédiatrique 4 mois après l’ouverture de la solution.
Matériel et méthodes
Nous avons analysé les TE réalisées de février à juin 2023. Nous avons subdivisés 3 items : 1) Patients : âge, genre, antécédents, traitements en cours (hors dermatose expertisée) ; 2) Requérant/requête : spécialité, zone géographique, type de demande, compléments d’informations requis (dossier « incomplet »), durée d’évolution de la dermatose, examens complémentaires et traitements reçus avant la TE ; 3) et Expertise : délai médian de réponse, proposition d’examens, traitements, suivi.
Résultats
Sur cette période 174 demandes de 98 requérants distincts ont été reçues. Il s’agissait de médecins généralistes dans 58 % des cas et de pédiatres dans 22 %, exerçant principalement dans le bassin de vie 94 %.
Le nombre de requêtes hebdomadaires était inférieur à 10 jusqu’en avril pour atteindre 20 en juin. Les requêtes étaient diagnostiques 83 % et thérapeutiques (56 %) essentiellement.
Les autres types (bilan, suivi, etc.) étaient plus rares. Des informations complémentaires étaient nécessaires dans 9 % des cas. L’âge moyen des enfants était 5 ans avec 48 % de filles. Parmi ces enfants, 24 % avaient des antécédents médicaux et 9 % des traitements en cours.
La dermatose était considérée comme aiguë (< 7 jours) dans 33 % des cas. Des examens préalables avaient été réalisés dans 5 % des cas et un traitement prescrit dans 48 % des cas avant la TE. Le délai médian de réponse était de 1 h (< 3 h : 61 % ; < 24 h : 95 %). Le diagnostic proposé était certain dans 70 % des cas et des examens complémentaires demandés dans 19 % des cas.
Une prise en charge thérapeutique a été proposée dans 82 % des réponses et une consultation dermatologique dans 20 %.
Discussion
Cette première expérience rapportée de TE en dermatologie pédiatrique montre sa cohérence territoriale et de spécialités (1/4 de pédiatres), et son intérêt majeur illustré par le nombre de requérants et l’augmentation rapide des demandes.
L’efficience est importante : réponses apportées sous 24 h (engagement du service) dans 95 % des cas, dans deux tiers des cas le diagnostic était considéré comme certain et des démarches diagnostiques et thérapeutiques suggérées. Seuls 20 % des enfants se sont vus proposés des rendez-vous.
Conclusion
Cette solution de TE en dermatologie pédiatrique, efficiente, est très bien acceptée par les patients et les requérants. Elle mériterait d’être déployée plus largement car elle répond à un vrai besoin, et permet d’optimiser le parcours de soins.
* Manon CASTEL², Margot COMMON¹, Carla HAJJ¹, Fathi IDOUDI¹, Shanon TAN¹, Rabiaa HAKEM¹, Baptiste TRUCHOT², Emmanuel MAHɹ
1. Dermatologie, Centre hospitalier d'Argenteuil
2. Omnidoc, Paris
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