Publié le 30 oct 2024Lecture 3 min
Quelles cicatrices peut-on traiter par laser ?
Catherine FABER, d’après la communication du Dr Anne Le Pillouer (Marseille).
Les renseignements recueillis au cours de la consultation médicale sont primordiaux pour déterminer les indications du traitement laser des cicatrices.
Les éléments à prendre en compte initialement sont l’âge de la cicatrice, son type et son étiologie, ainsi que les antécédents personnels et familiaux du patient. Si la disgrâce est l’unique préoccupation, la classification généticoraciale* (Asiatique, Caucasien, Noir) est plus adaptée que la classification en phototypes. Les préoccupations des patients sont parfois liées à la présence de signes fonctionnels de type prurit, douleur, tiraillements. Quoi qu’il en soit, face à leurs demandes souvent fortes, il est essentiel de les informer que le traitement par laser permet d’atténuer les cicatrices et non de les effacer.
Cette première consultation s’achève par la proposition d’une prise en charge par abstention/surveillance ou d’un traitement avec un laser choisi en fonction du type de cicatrice (vasculaire, fractionné, ablatif continu, Q-switch, lampes ou laser excimer). Les options chirurgicales doivent également être exposées au patient.
Ces autres possibilités de reprise de cicatrice sont parfois plus intéressantes. La décision doit être prise avec le chirurgien plasticien. Quelle que soit l’option thérapeutique retenue, elle doit être toujours associée à une occlusion/ compression 24 heures sur 24, à changer tous les 5 à 7 jours, assortie d’une surveillance. Divers dispositifs de compression peuvent être utilisés : pansements hydrocolloïdes opaques ou transparents, sparadrap micropore blanc ou couleur chair sur les zones découvertes, silicone, vêtements compressifs standards ou sur mesure, masques transparents pour les brûlures du visage. Une protection solaire ou une exposition sera recommandée selon que la cicatrice est hypochromique ou encore récente.
DE LA PRÉVENTION À LA CORRECTION
Les lasers sont utilisés en prévention pour atténuer la rançon cicatricielle, souvent s’il y a un enjeu ; en particulier le laser à colorant pulsé (LCP), avec ou sans injection intradermique ou délivrance assistée de triamcinolone et avec une occlusion/compression systématique. Ce traitement à visée préventive peut être réalisé d’emblée, soit en fonction du risque défini par les antécédents et l’origine du patient, de la localisation ou de la reprise de la cicatrice, soit à la demande du patient après information et consentement éclairé. Il peut aussi l’être après une période d’abstention/surveillance de 4 à 6 mois si la cicatrice n’a pas régressé. Le même délai s’impose pour le traitement des cicatrices immatures hypertrophiques ou chéloïdes mineures (rouges), qui est pratiqué surtout en présence de signes d’activité, là encore en fonction du risque et en association avec la compression/occlusion. Pour les cicatrices immatures, le laser de choix est le LCP et pour les cicatrices fibreuses, le laser fractionné CO2, dans les deux cas, souvent avec injection ou application de triamcinolone dans la même séance. Dans les cicatrices hypertrophiques post-chirurgicales, la présence de matériel orthopédique contre-indique l’utilisation du laser en raison d’un risque de nécrose. Si nécessaire, une radiographie permettra de lever le doute.
Les cicatrices atrophiques sont « le royaume » des lasers fractionnés ablatifs et/ou non ablatifs ou des lasers traditionnels ablatifs. La procédure obéit à un principe assez général, à savoir faire des micropoints profonds, mais espacés. Les cicatrices complexes sont améliorées avec des combinaisons thérapeutiques (LCP + triamcinolone sur les zones nodulaires et laser fractionné CO2 sur les zones atrophodermiques, par exemple). Il est également possible de traiter les cicatrices hypochromiques par laser fractionné ablatif CO2 et une exposition au soleil, ou l’utilisation d’une lampe ou du laser excimer, dont le but est de recruter des mélanoblastes dermiques et de les activer. En ce qui concerne les cicatrices pigmentées, le laser Q-switch YAG est efficace sur les tatouages goudron. Il n’est pas recommandé pour traiter la pigmentation post - inflammatoire, car son effet est transitoire et l’aggravation de ces taches pigmentaires inéluctable.
Cicatrice chéloïde hypertrophique avant et après traitement au laser.
* Fanous N et al. The new GeneticoRacial Skin Classification : How to maximize the safety of any peel or laser treatment on any Asian, Caucasian or Black patient. Can J Plast Surg 2011 ; 19(1) : 9-16.
D’après la communication du Dr Anne Le Pillouer (Marseille).
Journées parisiennes du laser 2024.
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