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Congrès

Publié le 28 sep 2020Lecture 5 min

Les enseignements d’une enquête multinationale sur la dermatite atopique chez l’enfant

C. FABER, Paris

Une étude transversale multinationale réalisée en Amérique du Nord (Canada, États-Unis), dans cinq pays européens, dont la France, et au Japon fournit des informations inédites sur l’épidémiologie et le fardeau personnel et familial de la dermatite atopique chez les enfants du primaire.

Il s’agit d’une enquête par autoquestionnaire en ligne menée du 26 septembre 2018 au 20 février 2019 auprès de familles de 12 213 enfants âgés de 6 à 11 ans ayant une dermatite atopique (DA) confirmée par un médecin. L’utilisation des critères ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood) pour déterminer la présence de la maladie est l’une des forces de ce travail, avec le grand nombre de sujets inclus et leur représentativité de la population générale de chaque pays en termes d’âge, de sexe, de régions et de répartition urbaine/rurale. Une prévalence de 10 % à 15,5 %  Chez les enfants ayant bénéficié d’une prescription médicale durant l’année écoulée, la sévérité de la DA a été évaluée à partir des scores POEM (Patient Oriented Eczema Measure) et PGA (Patient Global Assessment) établis dans la semaine précédente. D’après l’enquête, la prévalence des cas diagnostiqués sur 1 an va de 10 % aux États-Unis à 15,5 % pour l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Elle est de 10,3 % au Japon et de 13,3 % au Canada. Parmi les pays européens, l’Allemagne a la plus faible prévalence (9,3 %) et le plus touché est l’Italie (19,5 %) devant l’Espagne (17,3 %) et la France (17,1 %). La grande majorité des enfants est traitée (84,4 % à 91 %), le plus souvent pour une DA légère dont la proportion est globalement de 54,7 % selon le score POEM et 62,3 % selon le PGA. En utilisant ces deux outils, on constate que les formes modérées représentent environ un tiers des DA (36,2 % -32,3 %) et celle des cas sévères moins d’un cas sur 10 (9,1 % -4 %). C’est au Japon que les DA sévères sont les moins fréquentes (3,5 % -2,3 %) et aux États-Unis qu’on en retrouve le plus (jusqu’à 13 %). En Europe, les DA sont sévères dans respectivement 7,1 % et 3,1 % des cas selon que l’on utilise le POEM ou le PGA. Au Canada, les chiffres sont de 11 % et 8 , 4 % . VITILIGO : UNE PRÉVALENCE VRAISEMBLABLEMENT SOUS-ESTIMÉE Des échantillons de population des mêmes pays — à l’exception du Canada — ont été sollicités pour une enquête sur le vitiligo. Elle a porté sur 35 694 sujets âgés de 18 ans et plus : 18 785 en Europe, 8 517 aux États-Unis et 8 392 au Japon. D’après les données actuelles, la prévalence globale du vitiligo varie de 0,5 % à 2 % selon les zones géographiques, la majorité des études faisant état d’une prévalence ≤ à 0,6 %. Cette enquête est la première à la déterminer au sein de grandes populations géographiques chez des patients ayant eu ou non recours à un médecin. Elle retrouve une prévalence de 1,3 % dont 0,6 % pour les cas ayant fait l’objet d’un diagnostic, 0,4 % pour les cas rapportés par les patients mais sans confirmation diagnostique et 0,3 % dans la situation où ils présentent des signes de vitiligo qui n’ont pas été associés à la maladie. C’est en Europe que la prévalence du vitiligo est la plus forte (1,6 %), devant les États-Unis (1,4 %) et le Japon (0,5 %). D’après Harris JE et al. P17755. Jusqu'à 11 jours d'école manqués par mois Pour évaluer le fardeau de la DA, les investigateurs se sont fondés sur différents paramètres : l’aggravation du prurit ou de la douleur cutanée et les troubles du sommeil au cours des 24 heures précédentes (échelle NRS : Numerical Rating Scale) ; la qualité de vie (QDV) mesurée par l’échelle CDLQI (Children’s Dermatology Life Quality Index) ; la présence de comorbidités atopiques ; l’absentéisme scolaire au cours des 4 dernières semaines. Cette partie de l’enquête a été réalisée sur un échantillon de 1 681 enfants dont 1 112 atteints de DA légère, 56 avec une DA modérée et 63 une DA sévère. Elle illustre le fardeau multidimensionnel de la maladie ainsi que son lien avec la sévérité de la DA. Les résultats de l’enquête montrent que les enfants atteints de DA sévère ont manqué 10,9 jours d’école sur un mois, contre respectivement 6,5 jours et 4,5 jours en cas de DA modérée et légère. L’aggravation des symptômes et l’altération de la QDV sont aussi significativement plus importants dans les DA sévères. De même, la proportion d’enfants présentant au moins une comorbidité atopique est plus élevée quand la DA est sévère (93,9 %) que dans les cas de DA modérée (89,7 %) et légère (85 %). Les plus fréquentes sont l’asthme, avec une prédominance significative chez les enfants ayant une DA sévère (68,7 % contre 55,3 % et 46,6 %) et la rhinite allergique (68,2 %, 64,9 %, 57,6 %). Généralement similaires dans tous les pays, ces données en vie réelle témoignent de l’existence de besoins non couverts dans la DA modérée à sévère c›hez les enfants de 6-11 ans. Les DA modérées à sévères sur la vie de famille Dans le troisième volet de l’enquête, les conséquences de la DA sur la vie des familles durant la semaine précédente ont été évaluées à l’aide du DFIQ (Dermatitis Family Impact Questionnaire) qui comporte dix questions sur les tâches ménagères, les repas, le sommeil, les relations, la fatigue, les courses, les dépenses, les loisirs, le stress et l’aide au traitement. Chacune d’entre elles est cotée de 0 à 3 avec un score final de 0 à 30. Plus il est élevé, plus l’altération de la QDV est importante. L’analyse des réponses montre que la DA affecte négativement tous les domaines de la vie familiale explorés et qu’il existe, là encore, une relation entre la sévérité de la maladie et l’importance de son impact. Dans l’ensemble des pays, il est considéré comme majeur par 29,7 % à 38,3 % des familles d’enfants avec DA modérée — selon les domaines — et 43 % à 58,6 % par celles qui sont confrontées à une DA sévère. Dans ces deux situations, le score DFI total moyen passe de 6,8 à 11,9 et les familles consacrent respectivement en moyenne 4 h et 9,5 h par semaine aux soins des enfants. Enfin, 47,9 % et 68,7 % des parents ont signalé au moins une journée de travail perdue au cours du mois précédent. Ces constats soulignent l’importance de l’impact personnel et familial de la DA qui, par conséquent, doit être pris en compte dans le choix de la stratégie thérapeutique.

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