Publié le 03 avr 2006Lecture 3 min
64e réunion de l'American Academy of Dermatology. Avons-nous besoin du soleil ?
Dr Wafa Ouazzani
AAD - San Francisco. Sous l'effet de l'irradiation par les UVB, la peau synthétise la vitamine D3 ou cholécalciférol, principale source de vitamine D en dehors des apports alimentaires, qui a, on le sait, des actions biologiques multiples en particulier sur le métabolisme osseux. Cependant les effets délétères bien connus de l'exposition solaire incitent à s'en protéger. Cette photoprotection peut-elle avoir alors une conséquence dommageable sur la synthèse de vitamine D ? En d'autres termes se trouve-t-on dans la position de choisir entre un mal ou un autre ?
Dans une étude, il est apparu que l'utilisation d'un écran d'indice 8 (c'est-à-dire très faible) n'empêchait pas l'augmentation de la 25 OH vitamine D sous l'effet de l'exposition solaire. Un autre travail portant sur 113 patients a montré qu'avec une photoprotection par un écran d'indice 17 par contre, il n'y a plus d'augmentation de la 25 OH vitamine D, les taux mesurés n'étant cependant pas statistiquement différents de ceux obtenus chez les sujets non protégés. En tout état de cause, une exposition quotidienne sub érythémale de courte durée suffit à pallier les besoins en vitamine D. Mais il faut se souvenir que la synthèse de la vitamine D varie en fonction du phototype (facilitée dans les phototypes clairs) et diminue avec l'âge et en hiver. Il reste qu'il ne serait pas « approprié » de recommander l'exposition solaire pour sauvegarder la synthèse de la vitamine D eu égard aux risques de cancers cutanés quelle comporte. L'apport alimentaire (huiles de poisson, aliments enrichis en vitamine D) doit donc être plutôt encouragé mais un certain flou persiste sur les doses de vitamine D à procurer par ce biais ou par celui de la supplémentation notamment chez les sujets à risque de baisse de la densité minérale osseuse c'est-à-dire les femmes post-ménopausées. Une étude parue dans le New England Journal of Medicine du 16 février 2006 apporte quelques éléments de réponse. Elle a porté sur 36 000 femmes post-ménopausées dont la moitié a reçu une supplémentation vitamino-calcique (1 000 mg de calcium et 400 unités internationales de vitamines D3) et l'autre moitié un placebo. Au terme de sept années de suivi, il est apparu que la densité minérale osseuse était plus élevée dans le groupe traité mais sans influence statistiquement significative sur le risque de fracture même si celui-ci avait légèrement diminué. Aucun effet sur le risque de cancer colo rectal n'a été observé probablement du fait d'un suivi trop court. Enfin, il faut noter une augmentation du risque de lithiase rénale avec la supplémentation vitamino calcique. De tout cela, H Lim déduit que les doses de vitamine D administrées dans cette étude sont trop basses comme le sont celles habituellement recommandées aux USA (200 unités internationales par jour avant 50 ans, 400 UI entre 51 et 70 ans, 600 à 800 au-delà). Elles devraient être de 800 à 1000 UI par jour ou 50 000 UI de vitamine D3 par mois. Une intoxication à la vitamine D3 n'est en effet à craindre que pour les doses supérieures à 10 000 unités internationales par jour.
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