Publié le 03 oct 2010Lecture 5 min
Étude exploratoire de la typologie de différents grades de peaux matures
S. MAC-MARY*, J.-M. SAINTHILLIER*, C. MUDRY** *Société SKINEXIGENCE, CHU Saint-Jacques, Besançon **Beau & Bio Cosmétiques, Paris
Lorsqu’on s’intéresse aux peaux dites matures, deux constats de base s’imposent : elles ont des besoins bien spécifiques et elles ne se ressemblent pas. La catégorie « peaux matures » est en effet loin d'être homogène et concerne une tranche de la population où l'histoire de la peau a le plus d'influence sur son niveau de maturité.
En 2007, Carine Mudry, lors de la création de la société Beau & Bio Cosmétiques, a souhaité identifier les besoins spécifiques des peaux matures, le concept de base étant que ces besoins ne sont pas systématiquement liés à l’âge, mais plutôt au degré de maturité de la peau. Au total, 150 femmes âgées de 63,3 ± 7,0 ans (51-79 ans) ont été incluses dans une étude de recherche fondamentale visant à vérifier cette hypothèse et à définir la typologie de ces différents degrés de maturité selon trois grades distincts. Les femmes incluses étaient ménopausées depuis au moins 2 ans, avec un statut hormonal stable, et ne souffraient pas de maladies systémiques ou de dermatoses susceptibles d’interférer avec l’évaluation. L’étude s’est déroulée d’octobre à novembre 2007. Scores et marqueurs de peaux matures L’examen a eu lieu sur une peau dont la toilette a été réalisée pour la dernière fois la veille au soir. Figure 1. Exemple de mosaïque 2D (le bandeau blanc d’anonymat a été ajouté pour les besoins de publication). Le volontaire devait rester au repos durant 15 minutes dans une salle climatisée. Un bilan clinique était alors réalisé par un dermatologue, afin de coter les différents aspects du vieillissement (rides, ptose, taches, couleur, etc.). Ce bilan était complété par un interrogatoire portant sur les antécédents, l’hygiène et la qualité de vie et par des mesures biométrologiques (hydratation par cornéométrie, élasticité par cutométrie, mesures 3D du relief et du microrelief par projection de franges, photographies polarisées standardisées). Des mosaïques 2D construites à partir des photographies (figure 1) et des mosaïques 3D (figure 2) ont ensuite été cotées par deux investigateurs afin de classer les volontaires en trois grades de maturité de peau : peau « préservée », « agressée » et « dévitalisée ». Une modélisation factorielle a été effectuée afin de déterminer quelles étaient les variables permettant de discriminer au mieux ces différents grades. Les cotations des mosaïques 3D ont montré que la rugosité de la peau, les rides des joues et les rides localisées sur les lèvres supérieures semblent être des marqueurs importants du grade de vieillissement. Les cotations des mosaïques 2D permettent quant à elles d’ajouter une information colorimétrique (visualisation des taches) et une perception plus globale du visage (ajout de la notion d’élasticité sur les joues). Ces dernières cotations sont plus robustes, parce que construites à partir d’une vue plus large du visage (face et profil). Elles nous ont servi de référence pour l’élaboration d’un modèle prédictif. Au final, les variables les plus pertinentes qui ont été identifiées pour différencier les trois grades de maturité étaient : – le score d’élastose ; – le score de rides sur la joue ; – le score de rides au niveau de la lèvre supérieure ; – la mesure de microrelief réalisée par projection de franges (Sa) ; – le score de taches ; – le score d’élasticité. Figure 2. Exemple de mosaïque 3D. La cotation a été réalisée en randomisant l'ordre de présentation des sujets. L’âge réel n’a pas été sélectionné par le modèle statistique, contrairement à l’âge apparent (« âge que les femmes pensaient paraître »). L’âge réel n’est donc pas le critère le plus pertinent pour discriminer ces grades comme cela est confirmé par la figure 3 qui montre un exemple frappant d‘inégalités de vieillissement au sein d’une même classe d’âge. À partir des photographies, une modélisation du visage moyen de chacun des grades a été réalisée (figure 4). Ce visage a été calculé à partir des 8 visages les plus typiques de chaque score. Ces visages confirment les résultats précédents et permettent d’illustrer les changements morphologiques entre les trois scores. Ils permettent de définir une représentation schématique (figure 5) et récapitulative sous forme de dessins qui reprennent et résument l’ensemble des paramètres morphologiques associés aux scores. Figure 3. Mosaïques 3D de 3 sujets d’une même tranche d’âge qui ont été classés respectivement dans les 3 grades de maturité : A. 72 ans/grade 1 ; B. 77 ans/grade 2 ; C. 75 ans/grade 3. Figure 4. Visages moyens de face reconstitués pour chacun des scores. Conclusion Au final, l’âge n’est pas révélateur de la maturité de la peau et est loin d’être le seul facteur à prendre en compte. Figure 6. Système mis au point pour aider le consommateur à réaliser son diagnostic « type de peau ». L’âge « réel » de la peau est ainsi fortement corrélé à l’âge que les femmes pensent paraître, ce qui en dit long sur leur lucidité. L’étude permet d’établir un véritable modèle pour quantifier la maturité cutanée, paramétré à partir des scores d’élastose, de rides sur les joues, de rides sur la lèvre supérieure, de taches et d’élasticité. Dans ce modèle, trois types de peaux matures apparaissent distinctement, avec chacun son besoin bien spécifique : les peaux matures préservées, fragilisées, et carencées. Les résultats de cette recherche ont conduit à la création d’une marque de soin visage, EKIA®, disponible depuis un an en pharmacie et parapharmacie. Cette gamme de soins comprend une formule par type de peau, avec des actifs et mode d’action bien différents. Figure 5. Représentation schématique récapitulant les caractéristiques de chacun des grades de maturité.
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