Greffe en pastille pour acné fulminante

Le mécanisme de survenue de cette complication reste obscur. Une susceptibilité génétique et une réponse immunitaire exagérée au Propionibacterium acnes ont été évoquées. L’administration de doses trop élevées d’isotrétinoïne a également été incriminée. La prise en charge thérapeutique est difficile et repose sur la corticothérapie associée ou non à l’isotrétinoïne ou une antibiothérapie, ou encore une antibiothérapie seule ou l’isotrétinoïne seule. L’association corticothérapie isotrétinoïne aboutirait à la résolution dans 75 % des cas en cinq mois. N Coquart et coll. rapportent le cas d’un patient de 14 ans, présentant une acné depuis 6 mois traitée sans succès par cyclines. Cet absence de réponse thérapeutique et l’aspect nodulokystique des lésions a conduit à entreprendre un traitement par isotrétinoïne à 10 mg puis 20 mg par jour, c'est-à-dire une dose relativement faible (0,3 mg/kg/j). Deux mois après le début du traitement, on assistait à l’apparition brutale de lésions nodulokystiques ulcérées sur le visage, le torse et le dos, dans des zones épargnées par l’acné jusque là. Il n’y avait pas d’altération de l’état général en dehors d’un amaigrissement. Malgré la baisse de la posologie de l’isotrétinoïne et une corticothérapie générale à 1 mg/kg/jour, les ulcérations ont continué de s’étendre. Il a alors été décidé de réaliser une greffe en pastilles avec prélèvement au niveau de la fesse. Celle-ci a été suivie de la résolution immédiate des douleurs et une stabilisation des ulcères. A 3 mois, 75 % des lésions étaient améliorées. Il semble donc que cette option puisse être proposée dans les acnés fulminantes avec ulcères douloureux et délabrants ne répondant pas à la prise en charge habituelle.