Publié le 10 juin 2012Lecture 2 min
Traitement des plaies par électrostimulation : l’effet est aussi antalgique !
Dr Catherine Griffart
Peu à peu, l’électrostimulation se fait une place dans l’arsenal des moyens mis en œuvre pour traiter les plaies. Cette approche, qui repose sur le principe d’un rétablissement de la continuité électrique de l’épiderme favorable à la migration des cellules (macrophages, kératinocytes) impliquées dans la cicatrisation, consiste à appliquer sur la peau des impulsions électriques en courant continu pulsé.
Destinée initialement aux plaies en retard de cicatrisation, la technique s’est révélée également utile à différents niveaux de leur prise en charge. Ainsi au cours de cette conférence, H Maillard (Le Mans) a rapporté les résultats d’une étude prospective (1) qui montre l’intérêt de l’électrostimulation pour préparer les plaies à recevoir une greffe. Les 15 patients inclus (56 à 88 ans) présentaient des ulcères veineux (n = 11), mixtes (n= 2), un moignon d’amputation (n =1) et une angiodermite nécrotique (n =1). L’électrostimulation (Woundel ®) a permis une détersion de la plaie en une à trois semaines (moyenne 11 jours) puis la réalisation de la greffe. Il est à noter que chez la patiente avec angiodermite nécrotique qui présentait des douleurs importantes (8/10 à l’échelle visuelle analogique EVA) depuis six mois malgré un traitement par morphiniques, une évacuation de la nécrose a pu être obtenue en 10 jours avec une réduction notable de la douleur (EVA (2/10) autorisant la greffe avec cicatrisation en 45 jours. C’est aussi son intérêt antalgique qui est souligné par les résultats d’une étude observationnelle menée sur 25 patients porteurs d’ulcères de jambe vasculaires et d’angiodermites traités par électrostimulation : une réduction (parfois complète) de la douleur a été constatée dans 90 % des cas (2). Enfin, les résultats préliminaires d’une étude prospective (3) menée sur 10 patients (âge moyen 82 ± 6 ans) hospitalisés en gériatrie au CHU de Bordeaux et porteurs d’escarres de stade 2, présentes depuis 220 à 146 jours, illustrent l’efficacité de l’électrostimulation dans le traitement de ces plaies chroniques. Des séances biquotidiennes d’électrostimulation de 30 minutes ont été réalisées avec une électrode pansement maintenue pendant 48 à 72 h et une électrode de dispersion pendant 21 jours. Une diminution significative du score moyen de douleur sur une échelle numérique (p = 0,005) en 7 jours et de la surface moyenne des plaies (p=0,002) est observée. L’électrostimulation apparaît donc comme une méthode simple à utiliser dans le traitement des plaies et qui permet non seulement de réduire le temps de cicatrisation mais aussi de favoriser la détersion des plaies notamment en attente de greffe et de diminuer les manifestations douloureuses.
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