Publié le 27 avr 2022Lecture 2 min
Actualité dans les dermatoses infectieuses pédiatriques
Caroline GUIGNOT, Lille
Une session Hot topics s’est intéressée aux solutions de remplacement à la griséofulvine, dont la commercialisation a été stoppée début 2021, et à l’essor des syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques lié à la pandémie de Covid-19.
En 2020 était annoncé l’arrêt de la commercialisation de la griséofulvine en France. Dans la foulée, un groupe de travail issu des sociétés savantes a émis, sous l’égide de l’ANSM, des recommandations proposant des solutions de remplacement thérapeutiques dans la prise en charge de la teigne.
Ainsi, face à une suspicion clinique, une analyse mycologique doit être réalisée. Pour un microsporum, le traitement s’appuie sur l’itraconazole durant 6 semaines et sur la terbinafine durant 4 semaines en cas de trichophyton. Dans les deux cas, la posologie doit être ajustée au poids corporel. En attendant le résultat, ou lorsque l’analyse mycologique est infructueuse, le traitement probabiliste envisagé doit reposer sur l’utilisation de la terbinafine. Parallèlement au traitement pharmacologique, le texte rappelle en annexe un certain nombre de mesures : tester les fratries, désinfecter le matériel de coiffure, etc. Un traitement bien conduit autorise à aller à l’école. En cas de non-amélioration ou d’aggravation constatées lors du contrôle à 4 semaines, et si l’observance a été bonne, une consultation spécialisée hospitalière est nécessaire pour rechercher les résistances et réévaluer le traitement. Du fait de leur rareté, les teignes chez l’enfant de moins de 10 kg doivent systématiquement être orientées vers un spécialiste.
PIMS : orage cytokinique post-Covid-19
S’il est rare, le PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique) est diagnostiqué chez les enfants de 0 à 19 ans présentant une fièvre d’au moins 3 jours, des marqueurs inflammatoires élevés, une absence de cause bactérienne, une antériorité de Covid (dans les deux mois précédents) et, au moins, deux de ces signes cliniques : éruption cutanée ou conjonctivite, hypotension ou choc, dysfonction myocardique, signes gastro-intestinaux aigus, anomalie de la coagulation. Les manifestations dermatologiques dans ce contexte sont aspécifiques, la plupart du temps à type de rash.
Les données épidémiologiques recueillies par Santé publique France montrent une superposition des cas PIMS (595 cas entre mars 2020 et juin 2021) à celle de l’épidémiologie de Covid-19, moyennant un léger décalage dans le temps. Le pronostic est généralement bon lorsque la prise en charge en réanimation par IgIV (1 g/kg sur 2 jours) et par méthylprednisolone (2 mg/kg/j) est précoce. Quelles spécificités distinguent les PIMS des maladies de Kawasaki ? Les PIMS avec antériorité Covid-19 touchent en général des enfants un peu plus âgés (âge moyen 10-11 ans versus 2 ans) et sont plus souvent associés à des signes digestifs et a fortiori à une insuffisance rénale aiguë. L’atteinte cardiaque est plus volontiers de type myocardite (versus anévrisme coronarien) et elle conduit plus volontiers à une thrombopénie (versus thrombocytose).
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