Psoriasis
Publié le 30 nov 2024Lecture 4 min
Scores du psoriasis des zones difficiles à traiter
Marius-Anton IONESCU, Polyclinique de dermatologie, pôle maladies inflammatoires, hôpital Saint-Louis, Paris
Les scores du psoriasis des zones difficiles à traiter (PSSI, NAPSI et ESIF) ne sont pas pris en compte dans l’arbre décisionnel actuel guidant la décision d’initier un traitement systémique dans le cas d’un psoriasis modéré à sévère. Il apparaît important de proposer un algorithme intégrant les scores des zones difficiles à traiter (cuir chevelu, ongles ou surfaces palmo-plantaires) afin d’améliorer la détermination de la gravité du psoriasis et ainsi mieux évaluer l’indication de l’initiation, du maintien ou du changement d’un traitement systémique.
Le psoriasis en plaques modéré à sévère bénéficie aujourd’hui des thérapies systémiques dont la décision d’initiation est liée aux scores (de gravité [Psoriasis Area and Severity Index [PASI]), Physician’s Global Assessment [PGA], Investigator Global Assessment [IGA]), au score de la surface cutanée atteinte (Body Surface Area [BSA]) et au score de la qualité de vie (Dermatology Life Quality Index [DLQI]).
Ces scores fournissent des valeurs parfois faibles, surtout quand il s’agit de psoriasis localisé dans des zones difficiles à traiter, comme le cuir chevelu, les ongles, les paumes et les plantes, qui sont moins prises en compte pour quantifier la gravité de la maladie et son impact sur la qualité de vie du patient.
Les scores du psoriasis des zones difficiles à traiter ne sont pas systématiquement utilisés dans la pratique quotidienne et ne sont pas inclus dans les critères de décision d’initiation d’une thérapie systémique.
Objectif
L'objectif est de proposer un algorithme pour l’intégration des scores des zones difficiles à traiter dans l’arbre décisionnel actuel pour les thérapies systémiques dans le psoriasis en plaques modéré à sévère(1,2).
Matériels et méthodes
Les scores de gravité du psoriasis des zones difficiles à traiter les plus cités sont :
– l’indice de gravité du psoriasis du cuir chevelu (Psoriasis Scalp Severity Index [PSSI]), qui mesure l’étendue de l’atteinte cutanée du psoriasis et la gravité de l’érythème, de l’infiltration et de la desquamation du cuir chevelu(3) ;
– l’indice de gravité du psoriasis unguéal (Nail Psoriasis Severity Index [NAPSI]), qui évalue la gravité du psoriasis du lit de l’ongle et de la matrice par la zone d’atteinte de l’unité unguéale, en identifiant les dépressions ponctuées « en dé à coudre » (pitting), la leuconychie, les taches rouges, l’onycholyse, les hémorragies en échardes, l’hyperkératose sousunguéale, le signe de la « goutte d’huile » (score de 0 à 160 pour tous les ongles)(4) ;
– l’indice ESIF (Erythema, Scaling, Induration and Fissuring pour érythème, desquamation, induration et fissures palmoplantaires), qui évalue la sévérité du psoriasis des paumes et des plantes, en additionnant les scores des quatre signes pour les mains et pour les pieds (0 à 24)(2).
Une analyse des bases de données PubMed, Google Scholar et Web of Science a été réalisée, en utilisant plusieurs mots clés à intégrer dans les « scores de psoriasis », en se focalisant sur les définitions des objectifs de traitement pour les patients atteints de psoriasis modéré à sévère et, plus en détail, pour comparer les définitions de la réponse et/ou de l’échec au traitement, des modifications du traitement pour les patients atteints de psoriasis modéré à sévère(5).
Résultats
Les recommandations européennes sur les indications des thérapies systémiques du psoriasis en plaques modéré à sévère(6,7), ainsi que les recommandations des sociétés de dermatologie des différents pays européens(8,9) utilisent les scores PASI, BSA et/ou PGA et/ou IGA et/ou DLQI comme les critères principaux pour la décision d’initier une thérapie systémique du psoriasis en plaques modéré à sévère. Les scores du psoriasis des zones difficiles à traiter PSSI, NAPSI et ESIF ne sont pas pris en compte dans les critères principaux de la décision d’initier un traitement systémique.
On propose un algorithme (figure 1) avec l’inclusion des scores du psoriasis des zones difficiles à traiter dans l’analyse de la sévérité du psoriasis et dans l’indication de l’initiation/du maintien ou du changement d’un traitement systémique. Cet algorithme associe les scores des zones du psoriasis difficiles à traiter PSSI et/ou NAPSI et/ou ESIF aux scores utilisés habituellement, même dans les situations dans lesquelles les scores PASI/BSA/PGA/IGA/DLQI ont des valeurs basses qui ne rentreraient pas dans les critères habituels pour initier une thérapie systémique(9).
Figure 1. Algorithme pour l’inclusion des scores du psoriasis des zones difficiles à traiter dans la décision d’initier/maintenir/changer une thérapie systémique.
Psoriasis du cuir chevelu.
Psoriasis plantaire.
Psoriasis unguéal.
Psoriasis en plaques sur les paumes.
CONCLUSION
La sévérité du psoriasis et la décision d’initier, de continuer ou changer un traitement systémique pourraient inclure – à part les scores habituels PASI/PGA/IGA/DLQI – les scores spécifiques du psoriasis des zones difficiles à traiter PSSI et/ou NAPSI et/ou ESIF.
Une partie des données de cet article a été publiée(1,2).
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