Publié le 14 oct 2012Lecture 2 min
Des avancées dans la connaissance de la dermatite atopique
Dr Geneviève Démonet
L’analyse des études de cohorte de naissance a permis une meilleure compréhension de la dermatite atopique. Cette pathologie inflammatoire cutanée résulte de l’interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux.
L’étude ALSPAC (Etude Longitudinale Parents et Enfants en Avon) confirme la relation entre dermatite atopique du parent et celle de l’enfant. Les facteurs génétiques impliqués concernent la barrière cutanée mais aussi l’immunité acquise et adaptative. Des altérations de la filaggrine sont responsables d’une altération de la barrière cutanée favorisant le passage des irritants, des germes microbiens, des aéroallergènes et des allergènes alimentaires. Ces patients sont à risque d’infections cutanées et d’allergie. La détermination de la perte insensible en eau permet de mesurer la fonction barrière de la peau. Un allèle nul de LFG 18 serait impliqué dans la moitié des cas de dermatite atopique et prédisposerait à la rhinite et à l’asthme allergiques. La présence de cytokines (Il-4 et IL-13) associées à l’inflammation cutanée pourrait par ailleurs diminuer l’expression et la fonction de la filaggrine. Un dysfonctionnement du système immunitaire a été mis en évidence dans la dermatite atopique. Le rôle de l’IL-4, des récepteurs alpha de l’IL-4, de l’IL-13, des chymases mastocytaires et du CD 14 souligne l’implication de l’immunité innée et adaptative dans l’eczéma. La génétique seule ne suffit pas à expliquer la survenue d’une dermatite atopique. L’environnement intervient également. L’étude MAS (Etude multicentrique Allemande sur l’Allergie) a montré une association entre sensibilisation et dermatite atopique précoce. Différentes études confortent la théorie hygiéniste sur le rôle du nombre de frères et soeurs, de l’exposition au chien et de la flore intestinale. La responsabilité de l’alimentation précoce et de la période de diversification alimentaire est toujours discuté : les résultats des différentes études menées sur le sujets sont discordants. L’apport de certains probiotiques pourrait protéger de la dermatite atopique alors qu’exposition au tabagisme et à la pollution atmosphérique seraient des facteurs aggravants.
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