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Dermatologie générale

Publié le 20 déc 2017Lecture 3 min

Verrues et molluscums chez l’enfant

Hélène AUBERT, CHU de Nantes

Tous deux liés à des infections virales, verrues et molluscums représentent des pathologies dermatologiques courantes qui posent le problème de leur prise en charge.

Les verrues Les verrues sont liées à une infection à HPV non oncogène. Les HPV responsables sont variables en fonction de la localisation et du type clinique de verrue (vulgaire : HPV 2, myrmécies : HPV 1 ; planes : HPV 3, 10 ; mosaïques : HPV 2, intermédiaires, translucides : HPV 60, 63). La transmission est directe interhumaine, ou indirecte, notamment viales sols humides. Il est important de savoir que les verrues régressent le plus souvent toutes seules : 65 % d’involution à 2 ans et 85 % d’involution spontanée à 4 ans(1). La forme clinique de myrmécies régresse plus rapidement que les verrues mosaïques en général. Le potentiel oncogène des HPV est lié aux oncogènes E6 et E7, qui dérégulent la prolifération cellulaire par leur affinité pour la protéine P53. Les HPV porteurs de ces oncogènes sont les HPV muqueux (16, 18, 31, 33) et HPV 5 et 8 (épidermodysplasie verruciforme). La stratégie thérapeutique varie selon l’étendue des lésions et leur localisation. Les différents traitements possibles sont : – méthode de destruction : laser, éléctrocoagulation, cryothérapie, acide salicylique, kératolytiques, autres (urée, acide lactique) ; – antimitotiques : bléomycine, rétinoïdes ; – immunothérapies : 5FU, cimétidine, cidofovir, imiquimod ; – vaccins ? L’abstention est possible au regard de la fréquence des régressions spontanées. Dans une revue systématique de la littérature, la cryothérapie n’est pas supérieure à l’abstention, seul l’acide salicylique a démontré un bénéfice par rapport au placebo(2). Si les lésions sont profuses (plus de 20) et touchent deux zones distinctes (mains et pieds, par exemple), il faut évoquer un déficit immunitaire. De nombreux déficits immunitaires peuvent être associés aux verrues(3). Il n’y a aucune recommandation d’éviction, notamment des baignades en piscine. Molluscum contagiosum Les Molluscum contagiosum sont liés à une infection cutanée à poxvirus. Cette affection est très fréquente, plus importante chez les patients atopiques comme cela est retrouvé dans plusieurs études. Dans la plus grande série d’enfants atteints de molluscums, qui est une série française, les enfants étaient en moyenne âgés de 6 ans, et 25 % d’entre eux avaient de l’eczéma. La fréquence des molluscums n’était pas associée aux baignades en piscine ou au mode de garde en collectivité. Les enfants qui se baignaient avec leur frères et sœurs avaient plus de lésions(4). L’évolution est le plus souvent favorable en plusieurs mois. Dans une étude prospective récente, le temps de résolution moyen des molluscums était de 13 mois(5). Dans une revue systématique de la littérature, aucun traitement n’a fait la preuve de son efficacité(6), et dans une série récente, ceux-ci ne modifient pas l’évolution des molluscums(7). Les signes d’inflammation périlésionnelle (inflammation, nécrose) sont des marqueurs de régression spontanée des molluscums et sont souvent pris à tort pour des surinfections. Dans certains cas, on peut observer une réaction inflammatoire à type de Gianotti-Crosti, précédant la régression spontanée des lésions(8). Différents traitements des molluscums possibles sont : abstention, curetage, cryothérapie, hydroxyde de potassium, imiquimod. Il n’y a pas d’éviction recommandée (www.sante.gouv.fr). Verrues anogénitales La transmission est verticale périnatale chez les enfants de moins de 2 ans, et le plus souvent manuportée pour les plus de 2 ans. Les verrues anogénitales sont liées à HPV 6 et 11, mais d’autres types ont été rapportés. La transmission sexuelle est rare dans les études. Cependant, il faut systématiquement évoquer la notion d’abus sexuels au moins à l’interrogatoire, on ne réalise pas d’examen systématique sous anesthésie générale (AG). L’évolution peut être spontanément favorable. Les traitements possibles sont : cryothérapie, imiquimod, podophyllotoxine, chirurgie, laser.   Figure 1. Verrues plantaires.       Figure 2. Verrues du visage chez un patient immunodéprimé.   Figure 3. Verrues plantaires.                            Figure 4. Verrue vulgaire du doigt.   Figure 5. Verrues profuses des mains chez un patient immunodéprimé. Figure 6. Verrue plantaire en mosaïque.   Figure 7. Molluscum contagiosum.                Figure 8. Verrues périanales.

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