Ammoniums quaternaires : l’allergie respiratoire qui monte, qui monte….

Les manifestations cliniques les plus fréquemment rapportées au contact des ammoniums quaternaires sont cutanées : classique dermatite d’irritation (avec parfois des réactions tardives trompeuses), mais aussi eczéma de contact. Le contact peut être direct, indirect (par l’intermédiaire d’instruments désinfectés) ou aéroporté. La substance la plus utilisée est le chlorure de benzalkonium (alkyl benzyl dimetylammonium chlorure). La plupart du temps, les ammoniums quaternaires réagissent entre eux de manière croisée sur le plan allergologique. Les produits doivent être testés à 0,1 % dans l’eau. A côté des manifestations cutanées, de plus en plus de symptômes respiratoires sont rapportés. L’atteinte des muqueuses oculaires et respiratoires peut se manifester par des symptômes irritatifs (larmoiements, picotements, prurit, sensation de brûlure, gêne respiratoire, voire asthme), mais aussi allergiques (rhino-conjonctivite et asthme). Le mécanisme d’action est mal connu. Le diagnostic repose sur un faisceau de présomption : mise en évidence d’une hyperréactivité bronchique non spécifique (test à la métacholine), élimination d’une autre cause allergique professionnelle (latex), présence de symptômes rythmés par le travail, suivi du peak-flow, réalisation d’un test réaliste (reproduction du geste professionnel tout en mesurant la fonction respiratoire). Lorsque l’éviction du produit n’est pas possible, une meilleure manipulation (pas de pulvérisation directe, utilisation de produits sous forme mousseuse et non pas liquide…) peut s’avérer utile. La reconnaissance de la maladie professionnelle (tableau 66 du régime général) peut donner lieu à des subventions permettant l’aménagement du poste de travail.