Le tacrolimus sur les paupières améliore la kératoconjonctivite atopique

Elle rapportait en effet l’efficacité de l’application de tacrolimus à 0,03 % pour un eczéma des paupières associé à une kératoconjonctivite atopique, non seulement sur les lésions cutanées ce qui était connu, mais aussi sur les lésions oculaires. La kératoconjonctivite atopique est une complication rare mais potentiellement grave pouvant aboutir à la cécité et dont le traitement est difficile. Dans cette petite série, les quatre patients âgés de 45 à 58 ans, souffraient d’eczéma depuis l’enfance et d’une KCA depuis une dizaine d’années, partiellement contrôlée par antihistaminiques (local et/ou général), corticoïdes locaux, ciclosporine topique, lavage oculaire, tétracycline…Les lésions des paupières étaient traitées par corticothérapie locale qui n’avait qu’un effet suspensif et avait entraîné, chez l’un des malades une élévation de la pression intra-oculaire, chez un autre un glaucome et chez un troisième une nécrose aseptique de hanche. Devant ces complications, un traitement par tacrolimus en pommade a été entrepris qui a été maintenu pendant 2 à 30 mois. Outre une régression des signes cutanés et une réduction du nombre de poussées il a été constatée, à l’examen ophtalmologique, une amélioration nette des lésions oculaires. Le mécanisme d’action du tacrolimus sur les lésions oculaires (direct ou indirect) reste à préciser. Cependant, l’emploi de cette molécule apparaît comme une alternative à proposer dans la prise en charge de la KCA, ce que seules deux études dans la littérature ophtalmologique avaient déjà mentionné.