Publié le 20 déc 2007Lecture 2 min
Les tatouages, facteurs de risque d’infection par le VHC
Dr Julie Perrot
Plusieurs études ayant considéré les tatouages comme un facteur de risque d’infection par le virus de l’hépatite C (VHC), mais sans toujours prendre en compte le rôle confondant de la toxicomanie par injections, des auteurs américains ont cherché à préciser la relation entre tatouages et infection par le VHC. Ils ont ainsi mené une étude multicentrique incluant une vaste population indemne de facteurs de risques traditionnels d’infection par le VHC.
L’étude a inclus 3 871 sujets, recrutés dans trois structures de soins primaires. Elle a comparé 1 930 d’entre eux ayant une infection chronique par le VHC (ARN VHC +) à 1 941 sujets séronégatifs pour le VHC pris comme témoins, ces sujets d’étude ayant répondu à un questionnaire détaillant les données socio-démographiques et les facteurs de risque d’infection par le VIH. L’âge moyen des sujets des deux groupes ne différait pas significativement (55,2 ± 9 ans chez les sujets VHC + versus 55,6 ± 11,3 ans chez les sujets VHC -) ; la proportion d’hommes dans ces groupes non plus (respectivement 80,3 % versus 81,4 %). En revanche la proportion de minorités ethniques était plus grande dans le groupe ayant une infection chronique par le VHC que dans celui séronégatif pour le VHC. L’étude confirme les taux significativement accrus de la toxicomanie par injections (65,9 % versus 17,8 % ; p < 0,001) et des antécédents de transfusion sanguine avant 1992 (22,3 % versus 11,1 % ; p < 0,001) dans le groupe VHC + en comparaison du groupe témoin. Elle met aussi en évidence, dans le groupe ayant une infection chronique par le VHC, un pourcentage significativement plus élevé de sujets ayant un tatouage (ou plus) que dans le groupe séronégatif pour le VHC (35,2 versus 12,5 % ; p < 0,001) avec un odds ratio (OR) de 3,81 (intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 3,24 à 4,49), et l’association persistait, hautement significative, après ajustements sur l’âge, le sexe et l’ethnie. Après exclusion de tous les sujets ayant un antécédent d’injection de drogue et de tous les sujets ayant été transfusés avant 1992, l’analyse restreinte aux 1 887 sujets restants, indemnes de facteurs de risque d’infection par le VHC (466 VHC + et 1 421 témoins) révèle la persistance d’une association significative entre tatouages et infection chronique par le VHC (34,1 % versus 11,9 % ; OR=3,84 [IC95 de 2,99 à 4,93] ; p < 0,001], et cette association persistait elle aussi, hautement significative, après ajustements sur l’âge, le sexe et l’ethnie (OR = 4,47 ; IC95 de 3,42 à 5,83 ; p < 0,01). Cette étude ayant pris en considération le rôle confondant potentiel de deux facteurs de risque traditionnels d’infection par le VHC montre une association forte, hautement significative, entre tatouages et infection par le VHC chez les toxicomanes et chez les transfusés, mais pas seulement chez ces sujets à risque.
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