Psoriasis : la photothérapie en analyse FFOM

Manuelle Viguier a d’emblée prévenu que le résultat serait « complètement biaisé par un abord très personnel ».   LES FAIBLESSES   • L’efficacité de la photothérapie n’est « pas concurrentielle » avec celle des dernières biothérapies (anti-IL17, anti-IL23). • Les contraintes liées à la photothérapie, même à raison de 2 séances/semaine, sont difficilement compatibles avec la vie moderne. Surtout lorsqu’on les compare à une auto-injection toutes les 12 semaines.   LES MENACES   • Les dermatologues en exercice sont de moins en moins nombreux. « Mais le problème est le même pour les biothérapies », note le Pr Viguier. • De moins en moins de dermatologues s’équipent pour la photothérapie.   LES OPPORTUNITÉS   • La mode est à la naturopathie, au « bio » : la photothérapie est elle aussi « non chimique ». • En cas de pandémie, les immunosuppresseurs sont dan gereux, et la photothérapie est donc privilégiée. • La photothérapie est accessible aux pays à faibles ressources économiques. • De nouvelles modalités d’emploi se profilent, avec les assistants dermatologues, et la photothérapie à domicile.   LES FORCES   • Avec la photothérapie, le recul d’utilisation est majeur, le profil de tolérance est bien connu et excellent. « À condition d’être attentif aux doses, il n’y a aucun risque en TL01 », souligne le Pr Viguier. • Les modalités de la photothérapie sont adaptées aux différents types et localisations du psoriasis (corps entier, paumes, plantes, cuir chevelu, coudes, genoux). Le traitement est « à la carte ». Le traitement d’entretien est envisageable et l’on peut le combiner aux autres thérapeutiques. • La photothérapie est l’exemple même du drug holiday, ce que souhaitent beaucoup de patients. • Contrairement aux biothérapies, la photothérapie peut être utilisée chez des immunodéprimés, en cas de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, pendant la grossesse, chez l’enfant, et en présence d’antécédents de cancer autre que cutané. • La photothérapie traite même les éruptions paradoxales induites par les biothérapies. • Son coût est moindre que celui des biothérapies. Elle ne requiert ni bilan ni suivi biologique. Enfin, elle permet le cocooning du patient. « Lorsqu’on hésite sur une lésion cutanée, elle reste une ressource précieuse », conclut le Pr Viguier. * L’analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces (FFOM) est une méthode de planification stratégique utilisée pour évaluer les facteurs internes et externes d’un projet/programme ou d’une institution/organisation. Elle peut également aider à élaborer un plan d’action pour une nouvelle initiative. En anglais SWOT est l’acronyme de : Strenghts, Weaknesses, Opportunies, Threats. Le Pr Viguier déclare des liens d’intérêt avec : Abbvie, Novartis, Lilly, BMS, Janssen-Cilag, UCB, Almirall, Médac, Boehringer.