Efficacité de la terre de Sommières dans le traitement des punaises de lit - Résultats d’une étude en laboratoire

Les punaises de lit sont des insectes classés dans la famille des Cimicidae et le genre Cimex. Le terme « punaise de lit » est associé à deux espèces : Cimex lectularius et Cimex hemipterus. Ces insectes se nourrissent exclusivement de sang et subissent une métamorphose incomplète, passant par cinq stades avant d’atteindre le stade adulte. Leur taille peut varier de 1 à 7 mm. Les punaises de lit représentent un défi dans la lutte antiparasitaire domestique en raison de leur préférence pour les espaces sombres et étroits, souvent difficiles d’accès. Le taux de résurgence annuel de la population mondiale de punaises de lit est estimé entre 100 et 500 %, ce qui représente un défi de santé publique considérable. L’éradication des infestations nécessite plusieurs actions utilisant des méthodes mécaniques (nettoyage, lessive et aspiration), physiques (chaleur) et chimiques. Parmi les nouvelles stratégies de lutte contre les punaises de lit récemment développées, on note l’utilisation de poudres comme la terre de diatomées et le dioxyde de silicium. En Europe, l’usage du dioxyde de silicium est cependant réservé aux professionnels tandis que la terre de diatomées peut avoir une toxicité pulmonaire. Ces poudres entraînent des blessures chez les punaises de lits en se fixant sur leur exosquelette, puis leur décès. L’intérêt potentiel de ces poudres est qu’elles augmentent le taux d’éradication, car elles permettent d’atteindre les lieux retranchés en se transmettant d’une punaise de lit à une autre (transfert horizontal). L’étude de Oumarou et coll.(1) visait à évaluer les taux de mortalité des punaises de lit associés à la terre de Sommières, à l’argile verte, au talc et au bicarbonate de sodium par rapport au dioxyde de silicium, à la terre de diatomées d’une entreprise de lutte antiparasitaire, à la terre de diatomées pour conditionneur de litière et à la terre de diatomées d’un supermarché. Les chercheurs ont évalué l’efficacité de ces différents produits en laboratoire, dans des boîtes de Petri, en testant l’exposition permanente, l’exposition courte (10 min), le transfert horizontal et l’effet répulsif sur deux colonies de punaises de lit. Le taux de mortalité était évalué à J10. Pour le transfert horizontal, quatre punaises de lit adultes (deux femelles et deux mâles) ont été exposées pendant 10 minutes aux poudres dans une boîte de Petri. Après la période d’exposition, les punaises de lit adultes ont été transférées dans des boîtes de Petri sans poussière, chacune contenant six nymphes de punaises de lit des stades 3, 4 et 5. Par conséquent, chaque boîte de Petri comprenait dix punaises de lit (y compris deux femelles et deux mâles exposés à la poussière et six nymphes non exposées). La mortalité des punaises de lit a été enregistrée quotidiennement pour chaque poussière sur une période de 10 jours. Globalement, trois produits ont montré une efficacité pour l’exposition courte et permanente : la terre de Sommières (efficacité 75 à 100 %), le dioxyde de silicium (efficacité 100 %) et la terre de diatomées d’une entreprise de lutte antiparasitaire (efficacité 65 à 100 %). En revanche, la terre de diatomées pour conditionneur de litière et la terre de diatomées d’un supermarché, l’argile verte, le talc et le bicarbonate de sodium se sont révélés inefficaces. En ce qui concerne le transfert horizontal, l’efficacité du dioxyde de silicium variait de 95 à 100 % à J10, celle de la terre de diatomées d’une entreprise de lutte antiparasitaire de 85 à 95 % et celle de la terre de Sommières de 55 à 70 %. Cette étude réalisée sur des colonies en laboratoire montre l’efficacité de la terre de Sommières contre les punaises de lit avec une efficacité similaire au dioxyde de silicium et de la terre de diatomées professionnelle sur l’exposition prolongée ou courte avec peut-être une efficacité un peu inférieure pour le transfert horizontal mais des résultats intéressants. Cette étude sera très relayée, probablement aussi par la presse non médicale et il semble nécessaire que les dermatologues aient lu cet article. L’efficacité semble être encore à démontrer en vie réelle, hors laboratoire, pour voir si ce traitement peut être utilisé seul ou s’il doit être associé à d’autres mesures mé caniques et physiques. Cette étude présente un grand espoir mais doit être interprétée avec précaution.