Publié le 24 nov 2020Lecture 2 min
Efficacité du secukinumab en cas d’échec des anti-TNF alpha : résultats d’un essai contrôlé randomisé ouvert
François CHASSET, Hôpital Tenon, Paris
Le psoriasis est un maladie chronique inflammatoire touchant environ 3 % de la population mondiale. Des progrès dans la compréhension de la physiopathologie du psoriasis ont révolutionné sa prise en charge. En particulier, la mise en évidence du rôle central de l’IL-17, une cytokine pro-inflammatoire, dans la physiopathologie du psoriasis, a permis le développement et l’autorisation de mise sur le marché des anti-IL17, le secukinumab, l’ixékizumab et le brodalumab (un anti-IL17 récepteur).
Les anti-TNF alpha restent les biothérapies ayant le plus grand recul dans le psoriasis. Dans les recommandations françaises sur la prise en charge du psoriasis, l’adalimumab reste la biothérapie recommandée en pre mière intention devant les anti-IL17 (au même niveau que l’ustékinumab). Même si les essais contrôlés randomisés initiaux des anti-IL17 se comparaient directement aux anti-TNF, il existe peu de données de l’efficacité des anti-IL17 en cas d’échec des anti-TNF alpha.
Cette étude internationale, multicentrique, randomisée, ouverte a évalué l’efficacité du secukinumab 300 mg et 150 mg toutes les 4 semaines (après induction toutes les semaines pendant 1 mois) en cas d’échec primaire ou secondaire aux anti-TNF alpha. Les échecs étaient classés en 3 sous-groupes : 1) les échecs primaires d’un anti-TNF, 2) les échecs secondaires : amélioration initiale puis échec, 3) échec à plusieurs lignes d’anti-TNF. Les patients étaient randomisés 1:1 pour les doses de 300 et 150 mg/semaine. Les patients avec une réponse insuffisante au secukinumab 150 à 16 semaines étaient inclus dans le groupe 300 mg. Le critère de jugement principal était la proportion de patient ayant at teint le PASI 75 à la semaine 16 pour la dose de 300 mg/mois. Le PASI 75 pour la dose de 150 mg, le PASI 90 et la tolérance étaient les critères secondaires.
Au total, 235 patients ont été inclus, 119 dans le groupe 300 mg et 116 dans le groupe 150 mg. La plupart des patients avaient reçu de l’adalimumab (75 %) et également 20 % avaient reçu de l’ustékinumab.
À la semaine 16, il existait une amélioration significative dans les 2 groupes. Au total, 65,3 % ont atteint une amélioration du PASI 75 et 44,3 % dans le groupe 150 mg. Concer nant les sous-types d’échec, le PASI 75 était atteint dans 71,4 % du groupe 1, 70,5 % du groupe 2 et était moins importante dans le groupe 3 : 47,7 %. Parmi les 70 patients ayant pris du se cukinumab 300 mg pendant 72 semaines, 77 % ont atteint le PASI 75. Le PASI 90 était atteint chez 45 % des patients. Le profil de tolérance était classique des anti-IL17, avec en particulier 4 candidoses pour 100 patients-années, un seul évènement cardio-vasculaire et l’absence de l’apparition de maladie inflammatoire chronique de l’intestin.
Au total, cette étude confirme l’efficacité du secukinumab en cas d’échec des anti-TNF alpha. Environ 75 % des patients ob tiennent une amélioration de 75 % du PASI à la semaine 16 avec une efficacité soutenue pen dant 72 semaines. Pour les patients en échec de plusieurs lignes d’anti-TNF, environ 50 % des patients obtiennent une amélioration de 75 % du PASI. Ces informations sont très importantes pour les médecins prenant en charge des patients avec un psoriasis afin de donner une information claire aux patients et favoriser l’adhésion thérapeutique.
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