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Congrès

Publié le 23 déc 2020Lecture 2 min

Première définition et classification du prurigo chronique

C. FABER, Paris
Première définition et classification du prurigo chronique

Le consensus organisé par la task force sur le prurit de l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie a abouti à une définition, une classification et une nouvelle nosologie sur le prurigo chronique. Une enquête européenne a recueilli le point de vue des patients sur leur prise en charge thérapeutique.

Dans ce consensus publié en 2018(1), le prurigo chronique est identifié comme une maladie distincte définie par la présence d’un prurit chronique (≥ 6 semaines), des antécédents et/ou des signes de grattage répété (excoriations, cicatrices) et de multiples lésions cutanées prurigineuses localisées ou généralisées (papules blanchâtres ou rosées et/ou nodules et/ou plaques). Les experts précisent que le prurigo chronique survient à cause d’une sensibilisation neuronale au prurit et du développement d’un cercle vi cieux prurit-grattage, et qu’il peut être d’origine dermatologique, systémique, neurologique, psychiatrique/ psychosomatique, mixte ou indéterminée. Ils décrivent cinq formes cliniques de prurigo chronique, qui peuvent coexister chez un même patient : papuleux, nodulaire, en plaques, ombiliqué ou linéaire. Cette nouvelle — et première — définition et classification du prurigo chronique va permettre la réalisation d’études épidémiologiques et de recherche clinique et thérapeutique sur des bases communes aux différents pays. DU CÔTÉ DES PATIENTS Une enquête prospective par questionnaire a été réalisée dans le cadre de l’European Prurigo Project afin de connaître l’avis des patients atteints de prurigo nodulaire chronique sur leurs besoins thérapeutiques et sur l’efficacité et leur satisfaction de leur traitement. Elle a inclus 406 patients, dont 251 femmes, âgés en moyenne de 63 ans et ayant une maladie active (prurit et lésions prurigineuses) au moment du recrutement. Celui-ci a été effectué d’août 2017 à juillet 2019 dans 15 centres de 12 pays, dont la France. L’amélioration du prurit et celle des lésions cutanées apparaissent comme les objectifs thérapeutiques les plus importants : c’est l’avis de respectivement 79,5 % et 57,2 % des patients. L’amélioration du sommeil est citée par 30,5 % des patients. Les traitements les plus fréquemment prescrits sont les émollients (84,5 %), suivis par les corticoïdes topiques (55,7 %), les antihistaminiques (55,2 %) et la photothérapie (42,1 %). Seule une minorité de patients a bénéficié de traitements systémiques considérés les plus efficaces comme les immunosuppresseurs (21,9 %) et les gabapentinoïdes (17 %). La majorité des patients (56,9 %) a exprimé une insatisfaction à l’égard des traitements reçus les 6 mois précédents. À noter que 9,8 % n’étaient pas traités malgré une maladie active. Enfin, 28,7 % des patients estiment qu’aucune des options thérapeutiques actuelles n’est efficace. Cette enquête permet de souligner l’importance de l’élaboration de recommandations de pratique clinique spécifiques et du développement de nouveaux traitements, notamment biologiques, pour améliorer la prise en charge des patients atteints de prurigo chronique. De nouvelles recommandations de l’IFSI (International Forum for the Study of Itch) dédiées à cette maladie définie et classée selon le consensus européen sont en instance de publication(2).

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