Publié le 15 juin 2021Lecture 3 min
Efficacité et tolérance du trifarotène dans le traitement de l’acné modérée du tronc et du visage
F. CHASSET, Paris
L’acné est l’un des motifs de consultation en dermatologie les plus fréquent. La physiopathologie de l’acné repose sur des anomalies du follicule pilo-sébacé associant une hyperséborrhée, une hyperkératinisation et une surinfection, en particulier par Propionibacterium acnes.
L’acné du tronc est fréquente. Cependant, le traitement repose principalement sur les données issues des études dans le traitement de l’acné du visage. Le trifarotène est un nouveau rétinoïde topique récemment développé. Sa particularité repose sur le fait qu’il cible spécifiquement le récepteur de l’acide rétinoïque γ, alors que la plupart des rétinoïdes ciblent à la fois les récepteurs RARβet RARγ. Le fait de cibler spécifiquement le récepteur RARγ pourrait limiter les effets indésirables locaux. In vitro, le trifarotène a montré des propriétés comédolytiques, antiinflammatoires et dépigmentantes. Cette étude rapporte les résultats de 2 essais de phase III.
Il s’agissait de 2 essais de phase III randomisés, contrôlés contre placebo. Les sujets inclus avaient plus de 9 ans et devaient avoir une acné modérée du visage définie par un score Investigator Global Assessment (IGA) à 3 sur le visage (≥ 20 lésions inflammatoires et ≥ 25 lésions non-inflammatoires) et IGA à 3 sur le tronc (≥ 20 lésions inflammatoires et ≥ 20 < 100 lésions non-inflammatoires). Les acnés sévères, définies par la présence d’un nodule sur le visage ou le tronc, étaient exclus. Les patients étaient randomisés 1 :1 pour recevoir le trifarotène en crème 50 µg/g ou un placebo. Le critère de jugement principal composite évaluait la proportion de patients atteignant une amélioration du score IGA à 0/1, avec une amélioration d’au moins 2 points ainsi que la diminution du nombre de lésions inflammatoires ou non-inflammatoires à la semaine 12. La tolérance était également évaluée. Au total, dans les deux essais, 2 420 patients ont été randomisés, 1 214 dans le groupe trifarotène et 1 206 dans le groupe placebo. En ce qui concerne l’atteinte du visage, l’amélioration du score IGA 0/1 à S12 était de 29,4 % dans le groupe trifarotène versus 19,5 % dans le groupe placebo dans l’essai I et 42,3 % versus 25,7 % respectivement dans l’essai II, p < 0,001 pour les 2 essais. En ce qui concerne les lésions du tronc à S12, l’amélioration dans les groupes trifarotène était de 35,7 % et 42,6 % versus 25 % et 29,9 % dans les groupes placebo respectivement p < 0,001 pour les 2 essais. Il existait également une amélioration significative à S12 du nombre de lésions inflammatoires et non-inflammatoires sur le tronc et le visage. La tolérance était satisfaisante, avec une irritation ou une sensation de brûlure entre 15-25 % des patients de façon plus importante sur le visage, avec une tendance à l’amélioration après une semaine.
Au total, ces 2 études randomisées ayant inclus un grand nombre de patient confirment l’efficacité du trifarotène pour l’acné du visage, mais aussi du tronc. L’amélioration est certes significative, mais la différence entre le trifarotène et le placebo est en moyenne entre 10- 17 % en fonction des essais et de la localisation. Il semble nécessaire de comparer cette molécule à d’autres traitements efficaces dans cette pathologie et/ou d’évaluer son intérêt en association avec d’autres molécules, afin de déterminer sa place dans l’arsenal thérapeutique de cette maladie.
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