Kyste épidermique géant polylobé

Cas rapporté Il s’agissait d’un homme de 64 ans, sans antécédent pathologique particulier, hospitalisé dans le service d’ophtalmologie pour un éclatement du globe oculaire du fait d’un glaucome négligé. Il rapportait la présence de lésions nodulaires nasales évoluant depuis plus de trente ans. L’examen clinique trouvait un homme en bon état général, avec de multiples lésions papulo-nodulaires regroupées en regard du nez, surmontées par endroits par des comédons ouverts (figure 1). Une biopsie cutanée a été indiquée. Lors de l’incision était remarquée l’issue d’un contenu blanchâtre. L’examen anatomopathologique a mis en évidence des formations kystiques du derme, remplies par des lamelles concentriques de kératine. Ces formations étaient bordées par un épithélium malpighien doté d’une couche granuleuse bien visible permettant de retenir le diagnostic d’un kyste épidermique (figure 2, 3 et 4). Une excision chirurgicale a été indiquée, mais refusée par le patient.   Discussion Les kystes épidermiques sont des lésions bénignes fréquentes. Ils peuvent être volumineux et entraîner une destruction des tissus avoisinants. Le kyste épidermique géant par définition dépasse 5 cm. Il siège préférentiellement au niveau du cuir chevelu, du front, de la nuque, du tronc et du sacrum. Certaines localisations rares sont rapportées : le pénis, la rate, lepelvis, le sein...(2) nasale est exceptionnelle. Le caractère polylobé est aussi rare que la localisation nasale. À notre connaissance, l’association de la localisation nasale, du caractère volumineux et polylobé n’a jamais été rapportée. L’histogenèse des kystes épidermiques est sujette à plusieurs controverses. L’ancienne théorie évoquait la notion d’un traumatisme cutané entraînant l’inclusion des cellules épidermiques dans le derme. L’histologie permet de confirmer le diagnostic par la mise en évidence d’une cavité kystique bordée par un revêtement malpighien régulier comportant une couche granuleuse. Le kyste est rempli de lames de kératine(3). Conclusion Le kyste épidermique géant nasal est exceptionnel. Son étiopathogénie est incertaine. Le traitement est essentiellement chirurgical avec analyse histologique.