Colorants vestimentaires et allergie

Le colorant lui-même mais aussi les produits issus du processus de coloration ou de sa métabolisation au contact de la peau peuvent être allergéniques. On dénombre plusieurs milliers de colorants textiles. Ils sont généralement classés selon leur mode d’utilisation. On distingue les colorants dispersés, acides, basiques, directs, de cuve, réactifs, soufrés, pré-métalliques, solvants et naphtols. Les plus utilisés sont les colorants dispersés (azoïques ou anthraquinoniques) qui teintent les fibres synthétiques (polyester, acrylique, acétate et nylon), mais jamais les fibres naturelles. Ce sont les plus grands pourvoyeurs d’allergie de contact, en particulier les Disperse Blue 106/124. Les patients allergiques à ces colorants doivent éviter les matières synthétiques. Les colorants acides (soie, laine, nylon) sont rarement à l’origine d’allergie. Les colorants basiques teintent laine, soie, acrylique, nylon, polyester et coton. Le Basic Red 46 est un allergène fréquent dans les chaussettes en acrylique. Parmi les colorants directs (coton, laine, lin, cuir), le Direct Black 38 et le Direct Orange 34 sont à l’origine de sensibilisations de contact. Les colorants de cuve se trouvent dans coton, lin, laine et rayonne. Ils sont peu allergisants. Les colorants réactifs sont responsables d’allergie uniquement dans un cadre professionnel. Le Naphtol AS est par contre une source habituelle d’allergie de contact aux vêtements de couleur en coton. Les colorants naturels (sauf la lawsone et l’acide carminique) ne sont pas allergisants. L’utilisation des colorants vestimentaires est régulée en Europe par la réglementation REACH et la directive sur la sécurité des produits (2001/95/EC). Il existe un label Oeko-Tex° reconnu par la grande distribution et l’écoloabel européen textile. Ils tiennent compte des colorants cancérigènes, allergéniques et des métaux lourds.