Publié le 17 mai 2009Lecture 2 min
L’incontournable dimension psychosomatique en dermatologie
Dr Marie-Jo Fleuret
C’est autour de deux observations cliniques que M Schollhammer et Laurent Misery ont abordé la dimension psychosomatique en pratique dermatologique, au cours d’un atelier qui était plutôt une table ronde et où les échanges furent nombreux.
Ces observations étaient en effet exemplaires de deux situations fréquentes. L’une concernait un jeune homme suivi depuis plusieurs années pour un psoriasis et présentant des signes de dépression s’aggravant parallèlement à la dermatose jusqu’à ce qu’il accepte une prise en charge psychologique. La seconde patiente était une jeune fille en demande d’une correction esthétique excessive pour une petite lésion angiomateuse nasale, demande qui a conduit son dermatologue à une surenchère thérapeutique. Le premier cas illustre l’influence que peuvent avoir des troubles psychiques sur l’évolution d’une dermatose chronique. S’il est évident que les problèmes psychiques ne créent pas de maladies cutanées (en dehors des pathomimies), le stress, l’anxiété, la dépression jouent un rôle aggravant tout aussi évident sur le cours des affections de la peau. Il appartient au dermatologue de rechercher, parmi les facteurs qui influent sur l’évolution, ces problèmes psychologiques ou psychiatriques. Ceux-ci sont parfois difficilement révélés, voire niés et c’est alors au tour du praticien d’être…patient pour que la confiance s’installe et que les plaintes psychiques apparaissent, parfois après plusieurs consultations. A l’inverse, dans d’autres cas, les malades attribuent leurs lésions à des évènements traumatisants parfois lointains ce qui rend le lien avec la dermatose improbable. Mais là encore, il faut savoir écouter, expliquer… Le second cas clinique présenté souligne une fois encore qu’aucune demande n’est anodine en particulier en matière esthétique. Bien sûr il faut rester prudent lorsqu’il existe une nette inadéquation entre l’importance de la lésion et la demande esthétique et savoir « résister » à la pression. Mais il faut également s’interroger sur ce qui sous tend la démarche du patient et le caractère disproportionné de sa requête. Bref le dermatologue doit considérer son patient dans sa globalité, ne pas méconnaître ses co-morbidités y compris psychologiques et psychiatriques, savoir l’écouter, l’interroger et s’interroger lui-même.
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