Plaidoyer pour une meilleure prise en charge des radiodermites

On distingue les complications précoces, allant de l’érythème à l’ulcération, qui cicatrisent sous traitement généralement sans séquelles, et les complications tardives, plus difficiles à prendre en charge, qui peuvent être responsables de séquelles fonctionnelles ou esthétiques. L’échelle SOMALENT (Subjective Objective Management Analytic Late Effect of Normal Tissues) permet l’analyse clinique de ces complications tardives. La prévention des complications doit être multidisciplinaire. Elle nécessite de faire appel aux innovations techniques permettant de réduire la toxicité, et repose sur une bonne formation des soignants mais également des patients qui doivent jouer un rôle actif dans cette prise en charge. En particulier, la prévention primaire permet de préciser, d’une part les antécédents chirurgicaux, radiothérapiques et dermatologiques de la zone à traiter, et d’autre part, la prise de médicament radiosensibilisant, nécessitant parfois de respecter un certain délai entre la dernière prise et la radiothérapie. Le rapport bénéfice/risque est évalué en s’aidant des thésaurus et des RCP.   La peau est préparée avant le traitement par des laits ou des crèmes hydratantes. Pendant le traitement et les 2 à 3 semaines suivantes, il est recommandé de ne pas utiliser de topique sans prescription du radiothérapeute, notamment ni parfum ou déodorant à base d’alcool, et de pratiquer la toilette avec un savon « sans savon » ou à pH neutre. Le contact avec des tissus synthétiques et l’exposition au soleil doivent être évités. Il faut continuer à nourrir la peau après la radiothérapie.Le radiothérapeute sélectionnera son protocole de façon à respecter les tissus sains au maximum. Des renseignements pratiques sont consultables sur www.fnclcc.fr et www.radiodermite.com . La prévention et le traitement des complications des radiothérapies représentent un enjeu important des thérapeutiques oncologiques. Elles nécessitent une prise en charge multidisciplinaire avec une participation active du patient et la mise en place de nouvelles études afin d’harmoniser les protocoles actuels.