Pour restaurer la beauté du regard

Deux muscles sont importants à considérer. Le muscle corrugator qui s’insère en dedans sur l’éminence osseuse glabellaire à environ 7 mm de la ligne médiane et 11 mm au dessus du rebord orbitaire s’oriente transversalement en dehors recouvert par le muscle frontal et la portion orbitaire de l’orbiculaire. Les muscles corrugator, adducteurs et abaisseurs, attirent les sourcils en bas et en dedans et sont donc impliqués dans l’apparition des rides dites du « lion ». Le muscle procerus, inséré sur les os propres du nez remonte en triangle pour recouvrir le corrugator et se placer sous la peau intersourcilière. Abaisseur de la tête du sourcil, il participe à l’apparition des rides horizontales au niveau de la glabelle.   Effacer la ride du lion Le traitement des rides de la glabelle est la seule indication de la toxine botulique ayant l’AMM. C’est l’approche idéale pour les patients « hyperkinétiques ». Les injections (20 U pour Vistabel, 50 U pour Azzalure) se font en cinq points : deux injections dans chaque muscle corrugator et une dans le procerus. Il est parfois nécessaire d’augmenter les doses chez les patients dont la contraction musculaire est indépendante de la manifestation des émotions. Les rides disparaissent en une semaine et ceci a un effet sur l’expression du visage et adoucit le regard. L’impact peut être profond sur le psychisme du patient et Véronique Gassia n’hésite pas à dire que les injections de toxine botulique peuvent avoir un effet anti-dépresseur ! En cas de contre indication à la toxine botulique, les produits de comblements (fillers) peuvent être utilisés en injection strictement intradermique, de préférence à la canule, permettant d’utiliser peu de volume.    Alternatives pour la patte d’oie La patte d’oie correspond à des rides dynamiques en relation étroite avec les muscles de la paupière supérieure et le zygomatique. On peut injecter la toxine botulique A sur la zone péri-orbitaire : 12 U de Vistabel ou 30 U d’Azzalure par côté. La posologie doit en fait être adaptée au type de peau et parfois augmentée si le muscle orbiculaire est hypertonique. Mais attention, dans le sourire sont impliqués à la fois orbiculaire et muscle zygomatique. Si le zygomatique est très utilisé, il faut s’intéresser au rapport entre patte d’oie et paupière inférieure. En présence de poches et d’œdème, l’injection de toxine botulique peut avoir un effet aggravant, de même que sur les rides de la paupière inférieure. Il faut toujours s’assurer de l’absence de laxité en réalisant un snap test avant d’envisager un traitement de la paupière inférieure par toxine botulique A. L’alternative pour les rides péri-orbitaires revient bien sûr à l’acide hyaluronique. Parfois un lissage par peeling ou laser fractionnel est nécessaire en cas de rides statiques.   La question du sourcil Le cas du sourcil est très particulier car il est difficile de définir un modèle standard…Sa courbe suit celle des modes et des cultures et les sourcils de l’homme, lourds, bas placés formant un T avec l’arrête nasale diffèrent de ceux des femmes arrondis et écartés. Mais quoi qu’il en soit les sourcils (souvent asymétriques au demeurant chez un même individu) vieillissent en changeant de forme et de position. Dans un tiers des cas, le sourcil s’élève dans sa partie médiane et interne surtout, dans un autre tiers, il s’abaisse, et dans le troisième tiers…il reste stable. Mais il y a toujours une ptose externe. Devant cette grande hétérogénéité, il importe en premier lieu d’éliminer les indications de blépharoplasties ou de lifting. La portion externe du sourcil subit l’effet abaisseur de l’orbiculaire, la partie médiane de l’orbiculaire et du frontal, et la partie interne, celle du frontal. Pour relever la queue du sourcil, on peut injecter la toxine botulique au tiers externe du sourcil (linea temporalis) dans l’orbiculaire (2U de Vistabel). Pour relever la partie médiane, l’injection se fera dans le muscle orbiculaire à l’aplomb de la pupille sur une ligne verticale et à 5 mm du rebord orbitaire. Enfin, l’injection de la plus petite quantité possible de toxine botulique à la base du sourcil permet de relever la tête du sourcil. Enfin, l’arcade sourcilière peut être bombée dans sa partie externe à l’aide de fillers pour dégager le regard.