Publié le 24 mar 2011Lecture 2 min
Psoriasis : Breaking News
Dr Marie-Line Barbet
Au cours de la dernière décennie, il est apparu de plus en plus évident que le psoriasis n’était pas une simple maladie dermatologique mais correspondait à un état inflammatoire chronique avec pour manifestations extra cutanées, les atteintes articulaires bien sûr (spondylites, enthésites et arthrites périphériques des petites et grosses articulations) mais aussi un risque accru de maladie cardiovasculaire, de diabète de type 2 et d’obésité.
Quel impact le traitement du psoriasis cutané et articulaire a-t-il sur ces « complications cardiovasculaires » et en particulier le risque d’infarctus du myocarde (IM) ? Une étude rétrospective, rapportée par Jashin J Wu, nous donne quelques éléments de réponse. Elle a été menée sur 24 081 patients répertoriés comme ayant un psoriasis par un organisme d’assurance maladie de Californie (Kaiser Permanente South California). Plus de la moitié de ces sujets avaient une dyslipidémie et 22 % un diabète de type 2. Parmi ceux qui recevaient un traitement par anti TNF alpha (n=1 877), 48 % avaient un rhumatisme psoriasique de même que 21,5 % des malades sous méthotrexate ou autres traitements oraux ou photothérapie et 2,9 % en cas de forme légère de l’affection, c'est-à-dire traitée par topiques. Vingt-six patients sous anti TNF alpha ont eu un infarctus du myocarde au cours d’un suivi de 4 ans vs 54 parmi ceux qui recevaient d’autres traitements oraux ou une photothérapie et surtout 397 pour ceux atteints de psoriasis léger. En terme d’incidence pour 100 000 personnes années, les chiffres sont respectivement de 268, 373 et 481. Ils suggèreraient que les anti-TNF alpha sont capables de réduire de moitié le risque d’infarctus du myocarde par rapport aux traitements non biologiques (hormis le méthotrexate qui lui-même a été associé à une diminution du risque d’infarctus du myocarde mais dans une moindre mesure.) Le caractère rétrospectif de cette étude n’autorise pas de conclusions définitives, même si ses résultats rejoignent ceux d’une méta-analyse où l’effet protecteur des anti-TNF alpha avait été constaté après ajustement pour les facteurs de risque cardiovasculaire ainsi que pour l’utilisation de statines, de béta-bloquants et autres traitements susceptibles de réduire le risque cardiovasculaire. De nombreux points restent en suspens, notamment en ce qui concerne l’influence éventuelle des anti-TNF alpha sur le risque d’AVC, d’insuffisance cardiaque, de décès d’origine cardiaque. Il serait également intéressant de préciser si tous les anti-TNF alpha disponibles offrent le même degré de protection éventuel contre les affections cardiovasculaires. Mais l’étude se poursuit au Kaiser Permanente, avec probablement d’autres informations à venir pour un prochain meeting de l’AAD…
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