Signification des lésions cutanées au cours des MICI

Au moins une lésion dermatologique était signalée pour cent quarante malades (5,8 %). Le plus souvent, il s’agissait d’un érythème noueux (n=97), les autres manifestations cutanées fréquentes étant les aphtes (n=31) et le pyoderma gangrenosum (n=18). Par ailleurs, 37 des malades atteints de MC présentaient une atteinte périnéale spécifique (2,4 %). L’érythème noueux était deux fois plus fréquent au cours des maladies de Crohn et en particulier en cas d’atteinte périnéale et d’aphtes concomitants. Les femmes étaient également deux fois plus souvent touchées. Ainsi, en analyse multivariée les facteurs significativement et indépendamment associés à la survenue d’un érythème noueux sont apparus être le sexe féminin (OR : 2,1, IC 95 : 1,3-3,9), la maladie de Crohn (OR : 2,6 ; 1,3-5,2), la présence d’une atteinte articulaire (OR : 2,8 ; 1,6-4,9), d’aphtes (OR : 101,5 ; 26,9-383,3), de Crohn périnéal (OR : 39,1 ; 16-95,2). En revanche il n’a pas été mis en évidence de lien entre l’existence de signes cutanés et la gravité de la MICI évaluée sur différents critères : complications chirurgicales, nécessité de traitements immunosuppresseurs et/ou d’exérèses intestinales. Au total, cette étude retrouve une incidence de manifestations dermatologiques de près de 6 % au cours des MICI. Elles sont majoritairement représentées par l’érythème noueux et semblent concerner un profil particulier de malades mais ne n’auraient pas de signification évidente quant à l’évolutivité de la maladie intestinale.