Publié le 07 juil 2022Lecture 2 min
Traitement des lymphomes cutanés - Les recommandations européennes actualisées
Hélène JOUBERT, Paris - 18e congrès de l’EADO, Séville, 21-23 avril 2022
L’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC) a mis à jour ses recommandations concernant le traitement des lymphomes cutanés primitifs (mycosis fongoïde et syndrome de Sézary), dont la dernière version datait seulement de 2017(1). Elles étaient présentées en avant-première à l’EADO 2022(2) par son coordinateur, le Pr Franz Trautinger (Vienne, Autriche), la publication du texte complet étant attendue avant la fin de l’année.
Dans les formes localisées, purement cutanées, l’utilisation de topiques est privilégiée. À ce titre, plusieurs lignes de traitements topiques doivent être prescrites en cas d’échec d’un premier traitement. Ainsi, la chlorméthine, surtout utilisée aux États-Unis, est un agent cytostatique alkylant sous forme de gel dont l’efficacité a été démontrée dans les stades précoces (IA à IIA). Parmi les traitements systémiques, le brentuximab védotine (approuvé par l’Agence européenne des médicaments- EMA en 2017) est un anticorps monoclonal de type IgG1 anti-CD30 couplé à un agent cytotoxique antimicrotubule (le monométhyl auristatin E). Celui-ci peut être utilisé en seconde ligne (réservé aux tumeurs exprimant CD30) après échec d’un premier traitement systémique dans les stades avancés (au-delà du stade IIB). Il en est de même du mogamulizumab, anticorps anti-CCR4 approuvé par l’EMA en 2018. Précisément, cette immunoglobuline IgG1 de type kappa humanisée défucosylée se lie sélectivement au CCR4, un récepteur des chimiokines CC couplé à une protéine G, qui est impliqué dans la migration des lymphocytes vers différents organes, dont la peau. Pour sa part, l’interféron alpha utilisé depuis longtemps est uniquement disponible depuis 2020 sous forme pégylée. Or, les données manquent pour affirmer que cette forme plus récente permet d’obtenir des résultats similaires à l’ancienne. La recommandation officielle est cependant d’appliquer les indications de l’interféron alpha en utilisant la forme disponible. Enfin, les experts ont insisté, d’une part, sur la prise en charge des sujets âgés, souvent exclus des essais cliniques et chez lesquels les effets des traitements en termes de bénéfices/risques doivent être soigneusement évalués et, d’autre part, sur l’importance des soins de support. Ces derniers, tels que les traitements antiprurigineux, les émollients, les antiseptiques et antibiotiques, mais également le support psychologique ainsi que les groupes de patients, peuvent en effet améliorer significativement la qualité de vie des malades.
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