Publié le 25 sep 2023Lecture 2 min
UVB : et si l’on s’intéressait aux effets bénéfiques ?
Vincent BARGOIN, d’après la communication du Pr Pierre-Emmanuel Stoebner (CHU de Nîmes) lors des 20es Journées nationales de la Société française de photodermatologie, Rennes, 21-23 juin 2023
Un certain nombre de résultats épidémiologiques – et depuis peu, expérimentaux – pointent des effets favorables de l’exposition aux UVB à faible dose dans diverses affections.
Alors que les risques de la surexposition au soleil sont partout soulignés, il existe une abondante littérature sur les effets bénéfiques des UVB. Pour le Pr Pierre-Emmanuel Stoebner (CHU de Nîmes), « la notion est intéressante, et peut-être pas assez étudiée ». Elle est apparue dans les années 1970, lorsque les Drs Cedric et Franck Garland (San Diego), deux frères, ont rapporté des associations inverses entre exposition aux UVB et cancer du côlon, en attribuant cet effet à la vitamine D. Depuis, d’autres résultats sont venus conforter cette notion, et même l’étendre à plusieurs autres cancers non cutanés : prostate, colon, sein, lymphome non hodgkinien(1). On note que la revue néerlandaise qui fait le point sur ces associations suggère qu’elles ne seraient pas seulement dues à la vitamine D.
De fait, en 2023 ont en effet été publiés des résultats que le Pr Stoebner qualifie de « très perturbants ». Comble du comble, c’est dans un modèle murin de mélanome qu’ils ont été obtenus. L’exposition à des faibles doses d’UVB itératives s’accompagne d’une diminution du volume tumoral, sur fond d’une augmentation de l’infiltration par des lymphocytes T activés et des cellules dendritiques, et, à l’inverse, d’une diminution des macrophages M2 (protumoraux)(2). « C’est vraisemblablement par cette action que les UVB réduisent le volume tumoral », note le Stoebner.
Parallèlement à cet effet immunologique, des effets bénéfiques des UVB ont ainsi été signalés dans d’autres pathologies, comme l’HTA, la maladie thromboembolique, le diabète de type 2(3).
Les mécanismes de ces associations sont encore très hypothétiques. Le Pr Stoebner signale l’existence de champs de recherche nouveaux, et certainement complexes, à la croisée de la dermatologie, de la psychologie, de la neurologie et de l’endocrinologie. Pour l’instant, cependant, les résultats restent du domaine de l’épidémiologie. Donc, « attention aux biais de confusion dans les recueils rétrospectifs », rappelle-t-il.
Reste l’intuition. « Les dermatologues qui font de la photodermatologie savent très bien que tout est question de dose, de longueur d’onde, de susceptibilité génétique, et que le stimulus UV a des actions extrêmement variées », conclut le Pr Stoebner
Le Pr Stoebner n’a pas déclaré de lien d’intérêt.
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