Publié le 13 fév 2008Lecture 3 min
Allergie croisée (aliments et pollens)
J. de Blic
Les allergies croisées entre certains pollens et aliments ont dans un premier temps été décrites par les cliniciens. L’utilisation dans les années 1990 d’allergènes purifiés ou recombinants dans des tests d’inhibition in vitro et en tests diagnostiques (tests cutanés, tests biologiques) a permis l’identification de l’allergène croisant responsable. Les nouvelles techniques (protéomique, spectométrie de masse, bio-informatique) permettent desétudes d’homologies de séquence, de prédiction des structures des protéines et une meilleure connaissance de leurs fonctions. En 2007 sont disponibles :
– la liste des allergènes des pollens et des allergènes des végétaux comestibles (Allergome data base) ;
– les séquences de ces allergènes (bases de données : Uniprot, European Bioinformatics Institute) ;
– la comparaison de chaque allergène avec les protéines appartenant à la même famille (Pfam protein families data base).
La prévalence de l’allergie croisée dans la population générale est évaluée à 1 à 5 %.
– la liste des allergènes des pollens et des allergènes des végétaux comestibles (Allergome data base) ;
– les séquences de ces allergènes (bases de données : Uniprot, European Bioinformatics Institute) ;
– la comparaison de chaque allergène avec les protéines appartenant à la même famille (Pfam protein families data base).
La prévalence de l’allergie croisée dans la population générale est évaluée à 1 à 5 %.
Situations cliniques Les signes cliniques sont variés : – cutanés à type d’urticaire de contact ou généralisée (œdème de Quincke) ; – syndrome oral avec picotement œdème buccal, pharyngé ; – manifestations ORL et respiratoires (asthme, rhinite, conjonctivite, etc.) ; – manifestations digestives (douleurs abdominales, diarrhées, vomissements) ; – choc anaphylactique (deuxième étiologie). Outre la clinique, le diagnostic repose, d’une part, sur les tests cutanés (prick-tests classiques avec extraits commerciaux, prick-tests à travers l’aliment ou en utilisant l’aliment broyé et dilué), d’autre part, sur les tests biologiques (IgE spécifiques). La suspicion diagnostique doit être confirmée par un test de provocation orale en double aveugle. Les allergènes croisants Les progrès des techniques de biologie moléculaire ont permis l’identification à l’échelle moléculaire et submoléculaire (épitopique) des allergènes croisants. L’identification de molécules allergéniques ayant de fortes homologies séquentielles et/ou structurales permet désormais de mieux comprendre les sensibilisations concomitantes aux pollens et à des allergènes alimentaires provenant de végétaux comestibles. Il est admis qu’au-delà de 70 % d’homologie de séquences, le risque de réaction croisée est important et qu’il est exceptionnel quand le pourcentage d’homologie est au-dessous de 40 %. Cependant d’autres facteurs interviennent : – la concentration des allergènes dans l’environnement ; – l’expression des allergènes dans les fruits selon le degré de maturation ; – la résistance des allergènes à la température (cuisson), aux sucs digestifs ; – les facteurs géographiques qui modifient les concentrations des aéro-allergènes ; – les habitudes alimentaires qui conditionnent l’apport des allergènes ingérés ; – les cofacteurs déclenchants : association à l ’effort, à des prises médicamenteuses. Dix familles de protéines allergéniques des pollens sont également retrouvées dans les allergènes alimentaires. Les deux protéines les plus importantes sont la profiline et la Bet v 1-like. • Bet v 1-like est présente dans les arbres des fagales, dont l’archétype est le bouleau, mais également dans toutes sortes d’aliments aussi variés que la pomme, la cerise, le soja, le céleri, la noisette, l’abricot, le persil ou la pomme de terre. L’identité de séquence va de 38 à 67 %. • Les profilines ont une répar-tition ubiquitaire. Elles sont présentes dans les pollens d’arbres, de graminées, d’armoise, ainsi que dans le soja et de nombreux fruits (litchi, poire, cerise, ananas, banane, pêche, pomme…). L’identité de séquence est élevée avec les profilines d’origine végétale, de l’ordre de 70 à 80 %, expliquant une prévalence de sensibilisation élevée de l’ordre de 20 % dans l’est de la France et jusqu’à 50 % en Italie. D’autres protéines telles que les LTP peuvent être communes à différents pollens comme la pêche et la pomme. Une meilleure connaissance des réactions croisées a permis de montrer que des zones géographiques différentes peuvent influencer le nombre et la diversité des sources allergéniques potentielles et les manifestations cliniques. D’autre part, le même aliment peut affecter différemment deux populations distinctes géographiquement, qui ne sont pas sensibilisées aux mêmes constide cet aliment. Ainsi, l’allergie à la pêche relève le plus souvent des protéines homologues de Bet v 1 dans les pays du nord de l’Europe et des LTP dans le sud de l’Europe. D’après la communication de G. Pauli (Strasbourg).3e Congrès francophone pédiatrique de pneumologie et d’allergologie (Paris) : 15-17 novembre 2007.
Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.
pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.
Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :
Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :