Publié le 08 oct 2008Lecture 3 min
Du nouveau en thérapeutique
Dr Claire Boilon
Comme dans plusieurs autres spécialités médicales, les avancées thérapeutiques récentes en dermatologie sont dominées par l’avènement des biothérapies et des anticorps monoclonaux.
Cette session des célèbres « what’s new » de l’EADV a donc fait la part belle à ces traitements, en commençant toutefois par s’interroger sur les dangers cutanés des anti-TNF alpha, désormais couramment utilisés dans la prise en charge du psoriasis modéré à sévère. Si les traitements par anti-TNF alpha ne sont pas associés à une augmentation de la fréquence des tumeurs solides, ils augmentent en revanche, le risque de cancer cutané non mélanique qui est multiplié par 1,5 et celui de mélanome multiplié par 2,4. Cet accroissement de risque s’observe surtout en début de traitement. La prudence s’impose donc chez les patients ayant reçu de fortes doses de photothérapie ou de la cyclosporine. Quand au risque plus élevé d’infections, il est aisément maîtrisable si l’on suit les guidelines. Un traitement du psoriasis avec 4 injections par an ! Toujours en matière de psoriasis, il faut signaler l’apparition de l’ustekinumab, un nouvel anticorps monoclonal anti IL12/23, qui se montre tout à fait efficace dans l’indication du psoriasis en plaques chronique en entraînant une amélioration rapide, l’effet étant maximal au bout de 28 semaines. Il peut être utilisé en traitement d’entretien une fois le PASI 75 obtenu. En cas d’arrêt, on observe une lente récidive mais sans effet rebond. Le traitement s’administre en injections sous-cutanées : deux injections à un mois d’intervalle puis une toutes les 12 semaines. En cas de réponse partielle, les injections peuvent être faites toutes les 8 semaines. Dans les essais, les effets secondaires se sont montrés similaires à ceux du placebo. Anticorps monoclonal aussi pour le pemphigus Le rituximab, un anticorps monoclonal CD20, a été testé chez 20 patients souffrant de pemphigus vulgaire à raison d’une injection toutes les 4 semaines. En 3 mois, 18 patients ont eu une réponse complète, tandis que la réponse a été retardée chez les 2 autres. Trente-quatre mois après l’arrêt du traitement, les 18 réponses complètes persistaient et la dose de corticoïdes a pu être diminuée. L’effet thérapeutique s’accompagne d’une baisse du taux des anticorps anti-desmogléine. Cette molécule est donc efficace à long terme et peut être proposée notamment dans les pemphigus résistant aux corticoïdes. Imatinib et sclérodermie systémique L’imatinib (Glivec®), utilisé dans le traitement des leucémies myéloïdes chroniques est un inhibiteur de la tyrosine kinase Bcr-Abl mais aussi de la tyrosine kinase du récepteur du facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF), molécule impliquée dans la prolifération des fibroblastes et la fibrose. Il a été constaté in vitro que l’imatinib inhibe le TGFβ et le récepteur PDGF de fibroblastes provenant de patients atteints de sclérodermie systémique. Chez l’animal, il diminue la fibrose induite par la bléomycine. Des observations d’améliorations cliniques ont été rapportés mais les essais sont en cours. Egalement dans la sclérodermie systémique, un antagoniste oral du récepteur de l’endothéline, le bosentan, indiqué dans l’hypertension artérielle pulmonaire, a entraîné la cicatrisation rapide d’ulcérations digitales chez deux patients atteints de sclérodermie systémique.
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