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Dermatite atopique, Eczéma

Publié le 10 mai 2010Lecture 2 min

Eczéma de contact des pieds : chercher la chaussure

Dr Roseline Péluchon
Est-ce parce que le diagnostic précis en est difficile et le bilan compliqué ? Toujours est-il que les dermatites de contact des pieds sont souvent traitées de façon symptomatique, sans qu’un bilan ne soit réalisé. Il n’est pourtant pas inutile de préciser l’agent en cause pour ne laisser aucun doute sur l’origine allergique de la dermatite et recommander les mesures d’éviction adaptées.
Mais avant de lancer un bilan, le diagnostic doit déjà être évoqué, et il n’est pas toujours facile. La dermatite de contact peut en effet passer pour une mycose, une dermatite d’irritation ou une dermatite atopique, ou, si elle se situe sur la plante des pieds, suggérer un psoriasis, une dysidrose ou une autre dermatite pustulo-vésiculeuse. D’autant que ces dernières pathologies semblent favoriser son apparition et que, pour ajouter au problème, plusieurs étiologies peuvent être intriquées. Une surinfection bactérienne ou mycosique complique aussi fréquemment un eczéma de contact. Le clinicien peut s’aider de la topographie des lésions. Bilatérales et symétriques, elles démarrent presque toujours sur la face dorsale des gros orteils et s’étendent aux autres orteils et au dos du pied. La plante est le plus souvent respectée, en tous cas très rarement atteinte isolément. Une fois le diagnostic posé, il reste à en faire la preuve. Une règle semble faire consensus : tout eczéma de contact du pied est, jusqu’à preuve du contraire, un eczéma de contact à la chaussure. L’enquête étiologique ne pourra se passer des tests épicutanés, mais ils seront réalisés à distance d’une poussée d’eczéma. Dans la composition d’une chaussure entrent une quantité impressionnante de produits potentiellement allergisants. Que ce soient les accélérateurs de la vulcanisation et les antioxydants du caoutchouc, les colles, les agents tannants du cuir, les teintures (bien que rarement responsables d’eczéma), les plastiques, les biocides, le nickel ou le célèbre DMF (diméthylfumarate, bactéricide et fongicide responsable des allergies aux « canapés chinois » qui ont un temps défrayé la chronique). La liste est longue mais l’on pourra bien souvent trouver la solution avec la batterie de tests européenne standard et la batterie des caoutchouc. Quelques cas pourtant ne seront pas résolus avec ces batteries standard, il sera alors toujours possible de prélever de petits échantillons des chaussures que le patient porte le plus souvent, pour réaliser les tests. Au terme d’une enquête tenace, nul doute que le patient en appréciera le résultat, tant le caractère récidivant des lésions rend cette pathologie particulièrement éprouvante.

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