L’hyperhidrose sous contrôle

Après les injections de toxine botulique A (Dysport) à la dose de 100 à 200 unités par aisselle chez ces 7 hommes et trois femmes E Dascotte et coll ont en effet constaté une diminution franche du poids moyen de sueur produite (mesure gravimétrique) à un mois. Malgré une ré-augmentation progressive de la sudation, le poids de sueur restait toujours inférieur à celui mesuré à l’inclusion à six mois. L’évaluation de la qualité de vie par le DLQI (Dermatology Life Quality Index) modifié et couplé à un questionnaire spécifique (Hyperhidrosis Impact Questionnaire) montrait une diminution nette des scores à 1 semaine et à un mois avec toutefois également une ré-ascencion modérée à 3 puis 6 mois correspondant à la réapparition des symptômes. Un traitement de l’incontinence pour l’hyperhidrose ! Le défi reste par contre toujours difficile à relever quand l’hyperhidrose est généralisée. Il faut cependant signaler dans ce cadre l’observation intéressante d’un succès inespéré obtenu grâce à l’administration d’oxybutynine. Il s’agissait d’une patiente de 24 ans, souffrant d’hyperhidrose généralisée en l’absence de troubles métaboliques, thyroïdiens et de prise de médicaments susceptibles de l’expliquer. Anti-perspirants, psychothérapie, anxiolytiques restaient sans effets. Mise sous traitement par oxybutynine en raison de troubles fonctionnels urinaires, la jeune femme a constaté en 2 semaines une amélioration très nette de l’hyperhidrose, laquelle est réapparue à l’arrêt du médicament. L’oxybutynine est un antispasmodique parasympatholytique utilisé dans l’incontinence urinaire agissant par un effet anticholinergique. C’est un médicament bien toléré et qui pourrait donc trouver une place dans l’arsenal thérapeutique restreint de l’hyperhidrose généralisée.