Publié le 17 avr 2011Lecture 2 min
La contention, élastique ou pas ?
Dr Marie-Line Barbet
Il est bien admis que la compression est essentielle pour obtenir la guérison de la majorité des ulcères de jambe. Néanmoins, le mécanisme d’action de cette approche intemporelle reste mal compris.
Une équipe autrichienne a examiné les effets de différents degrés de compression exercés avec divers matériels de contention sur l’œdème, le diamètre des veines, le débit artériel et de retour veineux. Ils ont eu recours pour ce faire à l’IRM, la volumétrie, la pléthysmographie, le doppler laser et duplex. Les sujets qui ont participé à cette étude étaient des volontaires sains mais aussi des patients souffrant d’insuffisance veineuse sévère avec œdème et éventuellement ulcère de jambe. Un effet dose réponse a été mis en évidence entre l’importance de la pression exercée et celle de la réduction de l’œdème et de l’amélioration du retour veineux. Cependant, la limite supérieure de pression au-delà de laquelle il n’y a plus d’effet diffère : moindre pour l’œdème que pour le retour veineux. Les matériels rigides, à pression appliquée égale, sont plus efficaces que les bandes élastiques en ce qui concerne la fonction veineuse ; ils ont également des effets plus durables en dépit du relâchement de la pression à distance de l’application. Même chez les malades qui souffrent d’une artériopathie oblitérante avec des indices de pression systolique cheville bras entre 0,5 et 0,8, des bandages non élastiques exerçant une pression de 20 à 30 mm Hg, ne compromettent pas la circulation artérielle. En conclusion, estiment les auteurs, si les bandes élastiques sont capables de prévenir et réduire l’œdème et diminuer le diamètre des veines en position couchée, un matériel plus rigide, avec une pression exercée de 40 à 60 mm Hg a des effets hémodynamiques plus prononcés et est donc préférable à la marche. Mais au-delà du choix du procédé le plus efficient il reste tous les problèmes annexes posés par l’utilisation de la contention et qu’a rappelés Sylvie Meaume : existence d’une ankylose tibio-tarsienne, comorbidités neurologiques et rhumatologiques associées compromettant la marche, troubles cognitifs…Sans oublier les aspects financiers et de disponibilité des équipes soignantes, non plus que les possibles effets secondaires de ces contentions : inconfort et complications cutanées notamment.
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