Publié le 20 avr 2008Lecture 2 min
Quel rôle pour les Anti-IgE dans les pathologies non respiratoires ?
Dr Geneviève Démonet
Les anti-IgE, actuellement utilisés dans le traitement de l'asthme allergique sévère, pourraient voir leur indication s'élargir au système digestif ou hématopoïétique et à la peau.
La gastro-entérite à éosinophile se caractérise par une infiltration éosinophilique du tube digestif et souvent par une hyperéosinophilie. De nombreux patients ont une allergie alimentaire, des IgE élevées ou une pathologie atopique associée. Une étude ouverte a été menée chez 9 adultes avec l’omalizumab. Ce traitement a permis la diminution des symptômes ainsi que de l’infiltration à éosinophiles dans le duodénum et l'estomac mais non dans l'œsophage. Les anti-IgE pourraient être donc être utiles dans la prise en charge de la gastro-entérite à éosinophile (en association avec un autre traitement). Un travail récent rapporte l'utilisation de l'omalizumab chez 2 patients ayant une mastocytose. Le traitement a permis une diminution significative des épisodes d'anaphylaxie alors qu'aucune réduction du nombre de mastocytes ni de changement de la tryptase sérique n’ont été notés. Il semble que les anti-IgE pourraient réduire le seuil de dégranulation du mastocyte. L'urticaire chronique sévère pourrait aussi bénéficier des anti-IgE. En effet, lorsqu'on examine une biopsie cutanée d'urticaire chronique, l'infiltration cellulaire est similaire à celle de la phase allergénique retardée. Une étude randomisée en double aveugle contre placebo a été menée chez des patients ayant une urticaire chronique idiopathique sévère. Le traitement par anti-IgE a permis, après 2 mois, une diminution significative des scores de gravité (évalués par le patient et le médecin) ainsi que du nombre de médicaments utilisés. Une baisse significative des IgE à la surface des basophiles a été également mise en évidence ainsi qu'une diminution de l'expression des récepteurs. Les taux d'IgE circulantes étaient également abaissés par ce traitement. En ce qui concerne la dermatite atopique, les études réalisées jusqu'ici sont discordantes. D'autres travaux sont à l’évidence nécessaires pour mieux évaluer l'intérêt des anti-IgE dans ces pathologies.
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