Une place pour l’isotrétinoïne à faible dose dans la rosacée papulopustuleuse

L’alternative pourrait venir de l’isotrétinoïne orale, dont l’intérêt dans cette indication a été suggéré par quelques études non comparatives. C’est ce que semblent illustrer les résultats d’une étude multicentrique présentée par O Chosidow et coll. au cours de ce congrès. Deux cent dix-sept patients sélectionnés dans 12 centres hospitaliers et par 31 dermatologues de ville ont été recrutés pour cet essai. Les critères d’inclusion étaient  l’existence d’une rosacée papulopustuleuse avec au moins 8 papules et/ou pustules, ayant résisté à au moins trois mois de traitement par cyclines au cours des deux années précédentes. Par ailleurs les femmes devaient accepter les règles habituelles d’utilisation de l’isotrétinoïne, c'est-à-dire la contraception orale et le suivi biologique. Au total, 156 patients ont été randomisés : 108 pour recevoir 0,25 mg/ j d’isotrétinoïne orale et 48 pour recevoir le placebo. Le pourcentage de patients répondeurs à quatre mois (diminution d’au moins 90 % du nombre des lésions) était de 57,4 % (62/108) dans le groupe sous isotrétinoïne et de 10,4 % dans le groupe placebo (5/48) (p<0,0001). Ces résultats suggèrent l’intérêt de l’isotrétinoïne orale à faible dose dans la prise en charge de la rosacée papulopustuleuse résistante aux cyclines. L’efficacité est nettement supérieure à celle du placebo. Par ailleurs un autre essai randomisé a montré qu’elle n’est pas inférieure à celle de la doxycycline.