Un érythème pigmenté fixe qui fait pschitt !

C’est ce que montre le cas d’une patiente de 57 ans vue à Dijon pour des poussées typiques d’érythème pigmenté fixe (confirmé par l’histologie) au niveau des mains, des poignets et des lèvres, évoluant depuis 3 ans mais seulement en été. Le diagnostic n’a été porté qu’après plusieurs consultations et interrogatoires. Il s’est avéré que la patiente buvait du Scheeppes lorsqu’elle travaillait dans son jardin aux beaux jours. Elle n’en consommait pas le reste de l’année. Or, cette boisson contient de la quinine… Des tests épicutanés ont alors été pratiqués avec le Scheeppes pur, avec de la quinine en comprimé, avec de la chloroquine (Nivaquine°) et de la quinine benzoate et de la thiamine chlorhydrate (Hexaquine°) ; les médicaments étant dilués à 30 % dans la vaseline. Négatifs en zone saine, les tests se sont avérés positif à 48 heures (++) pour la boisson et (+) pour la quinine en zone pigmentée cicatricielle. Par contre, ils sont restés négatifs pour la Nivaquine° et l’Hexaquine° aussi bien en zone saine qu’en zone cicatricielle. La patiente a guéri en ne consommant plus ce type de soda… Seulement 3 cas d’érythème pigmenté fixe auraient préalablement été décrits jusqu’ici avec des boissons contenant de la quinine. Une allergie croisée avec les antipaludéens de synthèse est possible. Lorsque la prise médicamenteuse à l’origine d’un érythème pigmenté fixe n’est pas évidente, il faut donc s’intéresser à l’alimentation…